Cosmopolitan (France)

Fini le blues du dimanche soir ! J’organise un drunch, un concept de goûter dînatoire venu de New York.

- Par Chloé Plancoulai­ne. Illustrati­on Marie Perron.

17 heures

Quand l’interphone sonne, la cuisine ressemble à un H&M le premier jour de la collection Isabel Marant. L’avantage d’un cinquième étage sans ascenseur ? Le temps que nos amis l’atteignent, Roméo a rangé le plus gros et j’ai échangé mon tablier contre une robe à fleurs. Victor et Marlène sont les premiers, ils ont encore la marque de l’oreiller : « Grosse soirée hier. » Ils sont suivis de près par Laura, qui revient de rando, puis Valentin, baby-sitter d’un jour avec son neveu Samuel. Le drunch est le seul moyen de réunir une sportive du dimanche, deux fêtards, et un pote avec enfant.

17h 30

Les yeux de tous roulent devant le buffet. Le drunch-code ? Blanc et rose : des makis au saumon, des crevettes à tremper dans une mayo maison, des toasts de tarama, des verrines de betterave et chèvre, des framboises et des tartelette­s à la praline… « C’est la cuisine de Barbie ! » se marre Victor. Et encore, il n’a pas vu les prouesses de Ken : avec son tablier de barman, Roméo mélange du sirop de rose avec du jus de litchi, arrose le tout de champagne et annonce fièrement le nom de son cocktail : l’orgasme. « L’ogamse » répète la petite voix de Samuel.

19 heures

« Au fait, ça vient d’où “drunch” ? » demande Laura. C’est la contractio­n de dinner et lunch en anglais. « Un mot-valise » ajoute Valentin pour attirer le regard de Laura. « Chérie, ça te dit une petite daise ? » enchaîne Victor. Une quoi ? « Une daise, une baise sous la douche, quoi ! » Regard courroucé de Valentin, et la petite voix de Samuel qui répète « baise, baise, baise, baise ».

20 heures

L’orgasme nous monte à la tête. Encore chauds de la veille, Victor et Marlène poussent le buffet et font craquer le plancher en rythme avec Ellie Goulding. « Phase B du plan enclenchée », me glisse Roméo avec un clin d’oeil vers Laura et Valentin. J’attrape le bol de fraises Tagada roses et je le secoue sous les yeux de Samuel. Ça marche : il lâche tonton Val qui peut inviter Laura à danser. Mais trois Tagada plus tard, il court au milieu des jambes entrelacée­s du nouveau couple : « Baiiise. » Je n’aurais pas dit mieux. l

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