Cosmopolitan (France)

… ma robe de mariée

J’ai toujours cru que trouver le mec qui voudrait m’épouser serait plus diffcile que choisir la robe. Grossière erreur.

- Par Élise Comte

l e jour où mon copain pose le genou au sol, après une émotion bien compréhens­ible, j’imagine un mariage hyper simple et la robe qui va avec. Le déguisemen­t Barbie Meringue, avec perles et crinoline, ce n’est pas pour moi. Une robe blanche, un peu de dentelle, ce sera parfait. Je suis prête à la commander sur Asos, livraison en vingtquatr­e heures. Sujet réglé. Jusqu’à ce que je me pointe, bague au doigt, devant mes amies. Après les cris stridents d’usage, la question fuse : « Et ta robe ? » À leurs regards inquiets, je comprends que j’ai peut-être sousestimé l’affaire. Bien vu : quand je leur expose mon idée, elles la réduisent en miettes. Argument numéro un : pour moi, le bal des débutantes, c’est raté, monter les marches à Cannes, c’est peu probable, je n’aurai pas d’autre occasion de porter une robe de ouf. Pas faux. Argument numéro deux : quand Kate – Moss et Middleton – ont dit oui, on avait toutes, absolument toutes, un avis sur leurs robes. « Toi y compris. » Selon elles, dans les mariages, la tenue de la mariée est le sujet numéro un des gossips. Sans vraie robe, je suis foutue. Et si elles voyaient juste ?

Sans meringue ni supplément chantilly, c’est possible ?

Le soir même je me jette sur internet où je découvre les blogs de mariage, un monde parallèle où tout n’est que tutos et wedding-cakes. Et à la rubrique mode, révélation : aujourd’hui, la robe de mariée a des noms de rockers et se porte avec des boots. Sauvée. Quelques heures plus tard, je suis une vraie pro qui discerne crème, ivoire ou champagne et connaît la différence entre dentelle de Calais et guipure de soie. À la fin de la soirée, j’ai épinglé quatre-vingt-six modèles sur Pinterest et en les mélangeant toutes, j’ai ma robe en tête : un peu classique mais rock, sophistiqu­ée mais bohème… Pas gagné quand même. Avant de me précipiter dans une boutique pour y voir plus clair, ma copine Sophie, mariée édition 2013, me prévient : c’est sur rendez-vous, et la liste d’attente est encore plus longue que celle des invités de ma belle-mère.

Une robe, douze avis

Le jour des essayages, mes témoins sont aussi excitées que pour la finale de « The Voice », et ma mère plus tendue que pour mes résultats du bac. « Il te faut un bustier », « pas de voile », « et pourquoi pas du court ? ». Ça promet. Pourtant, quand je sors de la cabine, plus un mot. L’émotion les laisse sans voix. C’est ça le pouvoir de la robe de mariée ? Mais les essayages s’enchaînent et elles s’habituent. Au bout de trente minutes, c’est comme si je portais du blanc chaque jour. Elles se lâchent toutes : copines, mère, vendeuse, et la poignée de filles qui accompagne­nt une autre nana. Trop de tulle, pas assez, trop coton-tige, trop virginale – quoi ?! – les avis partent dans tous les sens. Je n’y comprends plus rien. Je suis prête à balancer soies et dentelles pour courir dans le premier Zara… lorsque je passe un fourreau en mousseline. Devant le miroir, j’ai un bon feeling. Coup d’oeil vers ma troupe, les sourires confirment : c’est celle-là, je ne dirai pas oui sans elle. Alors pourquoi, en sortant de la boutique, suis-je un peu déçue ? Parce que, comme toujours, le meilleur c’est de chercher. Pas grave : il me reste à trouver les chaussures.

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