Cosmopolitan (France)

Amour Le prochain, c’est le bon

Une rupture, ça va. Plusieurs ruptures, quelque chose ne va pas. Pour que ça change, je dois savoir si ça vient de moi.

- Par Sasha Philippe. Photo Ted Morrison.

t voilà. Après quelques mois, Gilles a décidé qu’on devrait arrêter de se voir. Je ne sais même plus combien de fois je me suis fait larguer. Je ne compte plus, ça fait trop mal. Mais cette rupture-là, elle me donne l’impression que trop c’est trop. « Tu m’étonnes, répond Myriam qui est venue me soutenir. T’es toujours entre deux mecs. Je sais pas comment tu fais. » Ça ne m’amuse pas, j’aimerais bien être en couple une bonne fois pour toutes. « C’est peut-être ça le problème. » C’est-àdire ? « Profiter de ton célibat, saisir au vol le plan sympa et inattendu, ça ne te suffit pas. » Si, ça me suffit. La plupart du temps. Mais je préfère trouver un mec avec qui ça colle vraiment et avoir une relation régulière avec lui. « Si la relation est épanouissa­nte OK. Sinon, quel est l’intérêt que ça dure ? » Avec Clément, c’était bien. « Pas pour lui, sinon il serait resté. » Je sais, c’est ma faute. « Pas forcément. C’est peut-être juste que ça ne collait pas, et c’est la faute de personne. Je te l’ai déjà dit, tu n’es pas assez exigeante sur ce que tu veux. Du coup, tu te retrouves avec des mecs qui ne te conviennen­t pas et qui te plantent parce que toi, tu attends trop d’eux. » J’ai vraiment pas de bol. « La fatalité amoureuse, ça n’existe pas. Par contre, les comporte- ments inconscien­ts, si. Arrête de t’en prendre au destin et livre-toi à une petite introspect­ion. » Une introspect­ion ? Après tout, pourquoi pas.

Too much ?

Remontons à la source : ma première rupture. La vraie de vraie, celle qui fait tellement pleurer et donne envie de mourir. C’est généraleme­nt celle qui coïncide avec le premier amour. Moi j’avais 18 ans, il s’appelait Gregory et je pensais qu’on allait faire notre vie ensemble. On avait même choisi le prénom de notre future fille. Mais après sept mois d’un amour que j’imaginais parfait, un lundi soir comme ça, Greg m’annonce au téléphone que c’est fini. D’un coup. Enfin, ça c’est ce que je pensais. Parce qu’en fait, c’était une décision bien réfléchie. À l’époque, j’étais trop : trop amoureuse, trop collante, trop exigeante, trop jalouse, trop capricieus­e, trop ingrate, trop tout quoi. Le mec le plus amoureux du monde ne serait pas resté. Mais sur le moment, je n’ai pas voulu entendre ça. Rien ne comptait à part ma douleur. Tout le monde a essayé de m’expliquer : lui, mes copines, même ma mère. J’ai préféré faire le vide autour de moi pour pleurer sans retenue, et ma fragile confiance en moi en a pris

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