Cosmopolitan (France)

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arce que les métiers scientifiq­ues sont méconnus, parce que les stéréotype­s ont la peau dure, parce qu’elles manquent de confiance en elles, les filles n’y vont pas. Plus on grimpe dans la hiérarchie, plus le nombre de filles diminue. La science manque de filles. Pour convaincre les nouvelles génération­s de se lancer et persévérer, les lauréates de la bourse « L’Oréal pour les femmes et la science » partent en campagne et démontent les clichés.

« Être scientifqu­e c’est zéro vie privée »

« Faux. Je suis mariée et j’ai deux enfants », répond Aurore Avargès-Weber, 30 ans. Sa passion, c’est l’étude du cerveau des abeilles, une mine d’or pour comprendre celui de l’humain. Grâce à sa recherche, elle fait avancer l’intelligen­ce artificiel­le mais ça ne l’empêche en rien d’avoir une vie de famille. Son message à celles qui n’osent pas se lancer « Pour y arriver, bien sûr c’est du travail, mais avec mon poste de chercheuse, j’ai une liberté absolue dans mes horaires. Pour la famille, ça n’a pas de prix. Alors, quand j’entends que les scientifiq­ues sont des célibatair­es aigries, je dis non ! Être une fille, c’est même un plus : ça impression­ne et suscite la bienveilla­nce, surtout avec deux enfants. Je ne vais pas vous mentir, quand j’ai annoncé ma première grossesse, mon directeur de recherche m’a regardée comme si je gâchais ma vie. Depuis, il a bien vu que c’était possible. Il me respecte encore plus. Alors foncez. »

« On passe sa vie enfermée dans un labo »

« Faux. Je n’ai jamais autant voyagé », nous dit Hélène Dupuy, 26 ans. Physicienn­e, elle se demande comment s’est créé l’univers. Pour elle, la fameuse théorie du big bang n’est pas qu’une série télé : elle travaille avec l’agence spatiale européenne, parce que grâce à la cosmologie, on envoie des télescopes explorer la galaxie. Mais comme elle a les deux pieds sur terre, elle veut casser les fausses idées. Son message à celles qui n’osent pas se lancer « Je voyage dans le monde entier pour rencontrer des génies dans des conférence­s et mon métier est admiré. Pourquoi s’en priver ? Je ne comprends pas qu’on soit si peu de femmes, il n’y a pourtant aucune contre-indication ! Celles qui sont là s’en sortent aussi bien que les hommes. On est autonomes et épanouies. Faire de la recherche, ça veut dire “ne pas penser comme tout le monde”, alors soyez fières de faire des sciences ! »

« On n’est pas féminine »

« Au contraire. Et notre sensibilit­é est un atout », répond Daniela Zeppili, 33 ans. Déjà maman, enceinte de son deuxième enfant, passionnée par les micro-organismes sousmarins, elle étudie leur résistance aux conditions extrêmes

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