On n’aurait pas la trouille de rester seule, par hasard ?
Parce que cette « homéopathie émotionnelle » a un effet placebo, quand elle ne colle pas un pansement à côté de la plaie. Car plaie il y a souvent, dans le cas d’une relation un peu trop fusionnelle avec quelqu’un dont on est officiellement séparée : « Si le fait de rompre pacifiquement est évidemment préférable à une guerre ouverte, le lien que l’on cultive avec son ex peut cacher l’espoir d’une reconquête, la peur d’être seule, ou une possessivité qui n’a plus lieu d’être, note Isabelle Carlani. Quoi qu’il en soit, c’est le signe que l’on n’a pas tourné la page. » Or pour avancer, personnellement et amoureusement, il faut aussi ranger le livre, et brûler la bibliothèque. Pas évident, à une époque où les ruptures, économiques, professionnelles, familiales, amoureuses, amicales…, se multiplient, écorchant au passage l’ego et la confiance en soi : « Rompre, c’est faire un deuil, or pour qu’il soit efficace, le deuil doit être douloureux, déclare prosaïquement Yves-Alexandre Thalmann. Comme l’être humain n’aime pas souffrir, il se préserve, au risque de remuer doucement le couteau dans une plaie qui, du coup, ne cicatrisera jamais. Car celui qui est à l’origine du chagrin d’amour ne peut pas être aussi son thérapeute ! » Aussi, même lorsque la rupture intervient d’un commun accord, et dans une relative sérénité, les psys sont unanimes : elle doit être suivie d’une période de jeûne affectif, qui permet notamment de se confronter à soimême, et à ces peurs qui nous retiennent auprès de quelqu’un dont on n’est plus amoureuse.
« J’ai mis trois ans à me rendre compte
que cette relation avec mon ex m’empêchait de m’investir avec l’homme dont j’étais amoureuse, et pour lequel je l’avais quitté, raconte Sarah, 33 ans. J’avais peur de me tromper, de passer à côté du véritable amour, peur de ne plus jamais voir cet homme que j’aimais toujours, mais différemment… Inconsciemment, j’avais