Cosmopolitan (France)

Milla

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Depuis huit semaines avec John

Je suis la célib comme on la décrit dans les magazines. Battante, qui sait ce qu’elle veut, n’a pas besoin d’un homme pour vivre. Et je ne demande surtout pas qu’on me présente un « mec génial qui vient d’intégrer ma boîte ». Non, merci. Alors quand je rencontre John, ou plutôt quand John pose ses valises chez moi, quelques jours après notre premier baiser, et après avoir lâché sa coloc à Dublin, mes potes sont surpris – et très enthousias­tes. Je me retrouve au coeur de toutes les conversati­ons, comme si je rentrais enfin dans le club-des-casés-heureux. Au point qu’ils nous invitent tout le temps à dîner, et qu’on se retrouve trois fois de suite autour d’une nappe « à quatre »… Quand John me dit que ça va un peu vite pour lui, je comprends qu’il faut que je mette les choses au point. Du calme ! C’est mon caractère indépendan­t qui l’a séduit, et là il ne me reconnaît plus trop. C’est sympa de la part de mes potes de vouloir l’intégrer à tout prix mais maintenant, c’est à nous de reprendre la donne. On décide alors de clarifier la situation : on n’est pas un couple comme les autres. Le bonheur conjugal, on serait même un peu allergique. On envisage plutôt de partir six mois en Australie. Et alors ? Au moins là-dessus, on s’est trouvés.

Depuis un mois avec Seb

rentrée, il m’invite à un vernissage dans la galerie d’art où il travaille, je suis surprise de le découvrir en costume hyper chic. Moi, en jean et baskets, à peine sortie de l’hôpital où je fais mon stage d’infirmière, je dénote un peu au milieu des autres invités. Lui est comme un poisson dans l’eau, il a beau me présenter tout le monde, me mettre un verre de champagne entre les mains, on n’a aucune chance, on est trop différents. Si je veux lui plaire, il faut que je booste mon dressing, que je m’intéresse à la peinture, et sans doute que je me teigne en blonde… Du calme ! Le lendemain, je retrouve Samuel, moulée dans une robe noire. Ça fait illusion mais je suis mal à l’aise, j’ai l’impression d’être déguisée et de jouer un rôle. Si on doit vivre une histoire, autant qu’il me connaisse vraiment, dès le début. Et je n’ai pas envie de remettre mon style en question pour un mec que je connais depuis un mois. D’autant que lui n’a fait aucune remarque. « Chassez le naturel, il revient au galop », me dit ma mère. Je suis une fille nature, plutôt jolie, avec de beaux cheveux paraît-il, il m’acceptera comme je suis. Je veux bien ajouter une paire de talons ou une jolie veste à mon jean lorsque je le rejoins à la galerie, mais pas question de tout changer. Ce serait intenable sur le long terme.

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3 QUESTIONS À VALÉRIE GUIGNET, PSYCHOLOGU­E ET THÉRAPEUTE DE COUPLE

Pourquoi cette pression de l’entourage ? Même si c’est maladroit, cela relève très souvent de la bienveilla­nce : en insistant lourdement pour qu’on accélère, les autres ont l’impression de nous faire avancer. Comment réagir ? Vous n’avez pas à vous justifier de vouloir prendre votre temps ou de garder des choses pour vous ! Rien ne vous oblige à répondre aux questions qui vous gênent. Changez de sujet : « Pour l’instant, je n’ai pas trop envie d’en parler, par contre je voulais te demander un conseil par rapport à mon boulot » ou encore : « Et toi, prête pour le bébé ? » Comment ne pas être influencée ? Il faut se concentrer sur ce que l’on ressent profondéme­nt. Si on n’y arrive pas, on peut voir un peu moins ses amis les plus insistants, ou leur demander franchemen­t de ne pas aborder le sujet. Mais surtout, ne laisser personne nous dire ce qu’on doit faire ou pas. Et profiter de cette phase délicieuse qu’est le début d’une histoire… en laissant une place à l’improvisat­ion !

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