Je laisse des messages érotiques
Lorsque j’ai rencontré Mathieu, je vivais encore chez mes parents, et il n’était pas question pour moi de passer directement de la cellule familiale à la vie conjugale. Aussi on a pris chacun un appartement, à quelques kilomètres l’un de l’autre. Si la distance n’est pas infranchissable, elle a depuis toujours été l’occasion d’expérimenter des jeux sexuels un peu particuliers… On a toujours adoré faire l’amour au téléphone : je l’appelais en pleine journée à l’agence bancaire où il travaille, en me faisant passer pour l’une de ses clientes auprès de la standardiste, pour lui susurrer des coquineries qui nous mettaient dans tous nos états. Sauf qu’un jour, alors que j’avais pris ma voix la plus féline pour lui demander : « Que faut-il que je fasse pour que vous annuliez mon découvert ? », j’entends un gros blanc, suivi d’un toussotement gêné : « Hum, Aline, je te rappelle, je suis avec un client. » Bon, depuis, je l’appelle en dehors de ses horaires de bureau, et uniquement sur son portable ! J’utilise aussi la fonction « message vocal » d’iMessage pour lui envoyer des SMS vocaux très chauds, qu’il peut écouter et réécouter jusqu’à m’appeler en live pour… finir la conversation. Précautions d’emploi Grand classique de l’érotisme à distance, le sexe au téléphone nécessite un minimum de tact. Le fantasme de la surprise, qui a fait couler autant d’encre que de larmes, est à l’origine de plus de malentendus embarrassants que de parties de plaisir : dans la vraie vie, l’autre peut avoir envie de finir son match de foot/son déjeuner/la messe auprès de sa grand-tante tranquille, plutôt que de croasser des cochonneries devant témoins, la main en cornet sur le haut-parleur du téléphone (« Mais si mon amour, je te mordille partout aussi, heu, je passe sous un tunnel, là »). Pour que ce moment soit un plaisir partagé, et pas un futur sujet d’engueulades (« Venant d’un type qui préfère Ibrahimovic à mes seins, ça ne m’étonne pas du tout que tu ne sois pas foutu d’organiser Noël ! »), on évite les dimanches midi lorsqu’il déjeune avec sa mère, les soirs de
Aline, 28 ans