... LA CABINE D’ESSAYAGE

Là où tout se joue.

ces rideaux ne ferment JAMAIS. Une erreur de conception que seul Donald Trump approuverait. J’en cale un bout sous mon sac, coince l’autre sous le tabouret, et laisse dépasser un bout de chaussure pour repousser les dingos qui pourraient malgré tout penser que la cabine est libre. Quand j’essaye une fringue, j’imagine où je la porterais. Pour cette petite robe noire, par exemple, je grimpe sur mes talons imaginaires et gigote la croupe dans mon mètre carré pour voir de quoi j’aurais l’air en soirée. Habile. En revanche, je ne fais pas confiance au miroir. Soit, complice avec un éclairage mordant qui ressemble à celui d’un frigo, il fait ressortir tous mes défauts au point que je me découvre de nouveaux complexes ; soit il me flatte, me susurre que tout me va, et une fois à la maison, mon bon vieux miroir objectif se marre. Du coup, je me prends en photo, mais les dimensions de la cabine n’aident pas et je me retrouve avec un gros plan de mes fesses et un bouton qui saute.