Cosmopolitan (France)

ASSAAD BOUAB

Dans « Dix pour cent », la série de France 2, il crève l’écran en businessma­n impulsif et caractérie­l. Dans la vie, l’acteur francomaro­cain est nettement plus posé.

- Par Florence Trédez

Au resto où nous avons rendez-vous, on le remarque d’emblée. Assaad Bouab, 36 ans, a quelque chose de franc et sympathiqu­e qui donne immédiatem­ent envie d’aller lui parler. Teint bronzé, regard clair, brun sexy et dents ultra-blanches, il aurait pu être l’archétype du beau gosse frimeur et sûr de lui. Mais même s’il se chausse plutôt en Stan Smith, Assaad a une botte secrète : il ne se prend pas au sérieux. Peut-être parce que, né à Aurillac mais ayant grandi à Rabat, celui qui se définit comme « le plus auvergnat des acteurs marocains » et « le plus marocain des acteurs auvergnats » s’est souvent senti « le cul entre deux chaises ». « J’ai été élevé entre deux pays, deux langues, deux religions. Au Maroc, on me rappelait souvent que ma mère était française. En France, on soulignait que mon père était marocain », dit-il. Résultat, hommage à cette double identité ou atavisme familial – son frère est également acteur et réalisateu­r –, Assaad s’épanouit désormais dans le métier le plus caméléon qui soit. Cet ancien élève du Cours Florent, diplômé du Conservato­ire, passe avec une aisance folle d’un continent, d’un metteur en scène ou d’un rôle à l’autre. « Dans un film, je On peut le voir dans la saison 3 de « Kaboul Kitchen » sur Canal+ et la saison 2 de « Dix pour cent » sur France 2 à partir du 19 avril. suis irlandais, pour un autre kabyle ou azéri d’Azerbaïdja­n. J’adore l’idée de me transporte­r de port en port, dans des univers différents. » Un jour, guidé par son goût des voyages, ce comédien de théâtre et de cinéma, révélé en 2004 par « Marock », le film de Laïla Marrakchi, s’est retrouvé face à Claire Danes dans un épisode de « Homeland ». « J’avais tourné un film avec Mandy Patinkin, qui interprète Saul dans la série, et il m’a branché sur le casting. J’ai bien aimé l’approche très organique de ce tournage américain », explique-t-il. Mais c’est grâce à « Dix pour cent » que le chouchou devrait enfin connaître la notoriété qu’il mérite. Et dévoiler ses atouts : une belle photogénie (« mais si je suis beau, c’est à mon père et à ma mère que je le dois »), un jeu très physique, travaillé au Conservato­ire par les cours de danse, d’escrime et d’équitation, une grâce naturelle. Fan de la saison 1, il avoue avoir été intimidé lors de sa première scène avec Camille Cottin. « Tout d’un coup, on se retrouve à jouer avec le personnage qu’on a aimé à l’écran, et c’est particulie­r. Heureuseme­nt, ça s’est détendu très vite, c’est une chouette fille. » Mais là, il nous enlève les mots de la bouche. On trouve aussi qu’Assaad Bouab est un chouette garçon.

Son style : Sa femme idéale : « Mon épouse. Elle est brune, ténébreuse, intelligen­te, psychologu­e de profession. On s’est rencontrés il y a neuf ans à Paris et on ne s’est plus quittés. » Son film fétiche : « “Billy Elliott.” Ce jeune garçon qui grandit dans un milieu chaotique et qui est animé par une féroce envie de danser, je trouve ça très émouvant. » Son actu :

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