Cosmopolitan (France)

On n’est pas coupable

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L’idée, c’est de garder à l’esprit qu’on n’a pas tué et découpé sa famille, mais voulu prendre du plaisir dans d’autres bras que les siens. OK, il y a mieux. Mais il y a pire aussi. Et si on la joue « drame » chaque fois qu’on y repense, c’est peut-être parce que dans la société, l’infidélité féminine est condamnée beaucoup plus durement que l’infidélité masculine. Alors on prend le parti de ne pas rentrer dans ce jeu-là. Et s’il y a des hommes qui parviennen­t à se pardonner une infidélité, on n’a aucune raison valable de ne pas y parvenir aussi. Et puis, même si en théorie on se fiche un peu de ce que font les autres, le fait de savoir que 33 % des Françaises admettent avoir déjà été infidèles et que 23 % des femmes en couple déclarent qu’elles

pourraient tromper leur conjoint si elles étaient sûres que ça ne se sache pas*, ça aide à se sentir moins seule et moins… monstrueus­e. Pour toutes ces raisons, si on décide de se taire, on met l’histoire une fois pour toutes dans la case « jardin secret ». Et on évite de croire que dorénavant, on est tenue d’être infaillibl­e et parfaite, parce que la seule chose à laquelle on est tenue en amour, c’est d’être heureuse dans un couple heureux. Si on lui a avoué et qu’il a décidé de rester, on fait attention à ne pas rentrer dans un système malsain de dettes. Oui, c’est peut-être le moment de se montrer rassurante. Mais non, rien ne justifie de lui laisser libre accès à notre téléphone, de lui rendre des comptes détaillés sur notre agenda ou de se sentir dans l’obligation de lui faire l’amour. En bref, ce n’est pas à nous de payer le prix de sa décision, d’accepter une jalousie excessive ou de tolérer une vengeance du type “Je pars en week-end seul, et tu n’as rien à dire.” »

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