Cosmopolitan (France)

Pauline

Seule, avec un ordi, elle lance MyCVfactor­y depuis Pékin où vit son amoureux. De retour en France, elle vise un CA d’un million.

- Par Martine Tartour. Photo Julie Ansiau.

Petite, je veux être médecin sans frontières. Quand j’ai 3 ans, mes parents s’installent en Martinique, mon père est directeur régional d’EDF. Dès qu’on peut, on voyage. Quand on rentre en France, je suis ado. Lycée Calmette à Nice, j’abandonne l’idée de faire médecine pour m’inscrire en prépa HEC. 20 ans, je choisis d’intégrer la Skema Business School à Sophia Antipolis. Mon stage, je le décroche à New York dans un théâtre ! Puis, échange universita­ire avec Suzhou, près de Shanghai l’année suivante. Et entre deux soirées de networking, je rencontre Geoffroy. 22 ans, je décide de rester sur place à Shanghai avec lui. Je trouve un stage chez les 3 Suisses Chine. Je n’ai pas de contrat, on me paye sous le manteau. Je m’occupe d’une collection Karl Lagerfeld pour le marché chinois. 23 ans, je rentre en France, Geoffroy aussi. Lui à Tours, moi à Nice. Mais on s’interdit de se priver d’opportunit­és profession­nelles intéressan­tes. Je fais donc une année en Caroline du Nord, à la NC State University. Et lui repart en Chine. Après six mois, je le rejoins à Pékin. 24 ans, on se décide pour une vie d’expats en Chine. Làbas, Geoffroy est en passe de décrocher un VIE, volontaria­t en entreprise, alors on rentre en France refaire nos visas. En attendant, j’aide des copines à concevoir leurs CV. Elles savent que j’ai décroché tous les stages que je voulais. Ça fonctionne si bien que je monte MyCVfactor­y : le CV idéal pour attirer l’attention d’un recruteur. 25 ans, enfin nos visas, ça aura pris neuf mois. À Pékin, en cherchant des bureaux, je tombe sur un chef d’entreprise qui me propose un poste de commercial­e, en échange il m’aidera pour MyCVfactor­y. Je bosse la nuit, je forme des concepteur­s, des coachs et on fait dix mille CV en un an ! 27 ans, janvier 2016, on rentre en France après presque trois ans à Pékin. Je développe encore MyCVfactor­y, avec plus de trois cent cinquante modèles de CV à télécharge­r. Je fais du B to B avec les écoles de commerce, je signe un partenaria­t avec Pôle emploi. J’ai deux personnes avec moi au bureau, et plus de cent freelances à manager. 2018, j’espère passer le cap du million de CA, avec des développem­ents en Chine, Italie, Allemagne. Plus de 75 % de nos candidats décrochent un entretien. D’ici mes 40 ans : Deux enfants. Vendre ma boîte et en créer une nouvelle dans le sport, l’une de mes passions.

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