POUR QUE CETTE NUIT NE VOUS LAISSE QUE DES BONS SOUVENIRS…
10 questions que l’on se pose toujours sur les IST.
10 questions que l’on se pose sur les IST. Par Sophie Billaud.
IST ou MST, quelles sont les différences ?
Aujourd’hui, on parle d’infection sexuellement transmissible (IST) plutôt que de maladie sexuellement transmissible (MST) car une infection signifie qu’on est porteur d’un microbe, mais sans forcément avoir des symptômes. Donc, et c’est le plus délicat, bien qu’infectée, on ne présente aucune manifestation clinique. Et quand il y a des symptômes, ils peuvent aussi disparaître spontanément alors que l’infection n’est pas guérie.
Quelles sont les principales IST ?
Le gonocoque, la chlamydiose, la syphilis, l’herpès génital, l’hépatite B et le VIH. Quant au papillomavirus, il n’est pas dépisté avec les autres IST. Dans la majorité des cas, ce virus est éliminé spontanément par le système immunitaire. En revanche, si ce n’est pas le cas et que le virus persiste, il peut entraîner des lésions cancéreuses. D’où l’importance de se faire régulièrement dépister chez le gynécologue grâce à un frottis du col de l’utérus.
À quel moment je dois me faire dépister ?
Après un rapport sexuel non protégé ! Il existe différents temps d’incubation, très court pour le gonocoque et le chlamydiae (deux jours à plus d’une semaine), plus longs pour le VIH (jusqu’à six semaines) ou la syphilis (cinq semaines). Un test VIH négatif est totalement fiable au bout de six semaines mais on peut faire un test quinze jours après un rapport à risque. Si un partenaire déclare de son côté une IST, il faut évidemment se faire dépister
même si les rapports ont été protégés. Quant au VIH, on conseille un test de dépistage quand on commence une nouvelle relation.
Où me faire dépister ?
Chez son médecin, ou, sans rendezvous, dans un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic des infections par le virus de l'immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles (CeGidd). Toutes les adresses sont sur sidainfoservice.org.
Toutes les situations étant spécifiques, on peut appeler Sida Info Service au 0 800 840 800 si on a une question plus ciblée, un doute ou pour un complément d’information. On peut aussi consulter le site sida-infoservice.org.
Le préservatif me protège-t-il de tout ?
Oui, s’il ne craque pas et ne glisse pas ! Il protège en cas de pénétration. Cependant quelques IST peuvent se transmettre par simple contact direct avec la lésion lors de caresses si celleci se trouve en dehors de la zone couverte par le préservatif.
Si je fais une fellation sans préservatif, je risque quoi ?
La syphilis, l’herpès, les gonocoques, la chlamydiose, le papillomavirus, l’hépatite B et le VIH… Tout, en fait. Le risque de contamination est plus élevé en cas d’éjaculation dans la bouche et/ou de présence de lésions dans la bouche, mais reste plus faible, en particulier pour le VIH, qu’une pénétration vaginale ou anale.
Fellation, sodomie, anulingus, certaines pratiques sont-elles plus risquées ?
Un rapport anal non protégé est en haut de l’échelle du risque. Ensuite viennent la pénétration vaginale et la fellation. Quant à l’anulingus, le risque pour le VIH est extrêmement faible en l’absence de sang, mais
existe pour les autres IST.
Une IST mal soignée ou non dépistée, ça entraîne quoi ?
La plupart guérissent après la prise d’un antibiotique sur un ou plusieurs jours en fonction de l’ancienneté de l’infection. En l’absence de traitement, le gonocoque et surtout la chlamydiose sont la première cause de stérilité chez les femmes. Le dépistage du VIH et de l’hépatite B et un traitement précoce évitent les complications graves et améliorent le pronostic à long terme.
Une femme a-t-elle plus de probabilités d’être contaminée par le VIH qu’un homme ?
Les études montrent qu’un risque de transmission du VIH lors des rapports sexuels vaginaux est près de deux fois plus élevé pour les femmes. Pourquoi ? Sur un plan physiologique, la muqueuse vaginale est bien plus étendue que celle du gland. Ainsi, le VIH a plus de probabilités de trouver une faille et de pénétrer dans l’organisme. Le second facteur, c’est qu’après l’éjaculation, le sperme reste dans le vagin en contact avec la muqueuse. L’homme, lui, se retire après l’éjaculation.
Le préservatif a craqué. Ai-je droit au traitement postexposition au VIH ?
Oui, mais seulement si on a de forts soupçons et qu’on pense avoir été exposée au VIH. Chaque situation est particulière et toutes ne nécessitent pas d’avoir recours à ce traitement (TPE). Pour y voir plus clair, on peut en discuter avec une écoutante de Sida Info Service ou rencontrer un médecin au service des urgences d’un hôpital, un CeGidd ou un service de maladies infectieuses. Dans tous les cas, on agit vite car un TPE doit débuter au plus tard dans les 48 heures suivant la prise de risque.
Merci à Radia Djebbar, coordinatrice médicale à Sida Info Service.