Cosmopolitan (France)

DÉPENSER EN PLEINE CONSCIENCE

ET SI ON ARRÊTAIT D’ÊTRE PANIER PERCÉ, DE DÉPENSER POUR COMPENSER.

- Par Mathilde Agnero. Photo Meredith Jenks.

Et si on arrêtait d’être panier percé, de dépenser pour compenser. Par Mathilde Agnero.

La pleine conscience, c’est porter une attention entière à ce qu’on fait d’habitude de façon impulsive, maladroite, excessive, réactive afin de retrouver une relation saine face à ce comporteme­nt. On connaît ses bienfaits sur nos pulsions. Accro au chocolat ? La pleine conscience nous pousse à faire un stop, à prendre une grande goulée d’air frais et à nous demander : j’ai faim, c’est par gourmandis­e ou pour combler un vide ? De la réponse dépend qu’on lâche l’affaire, ou qu’on croque un carré en pleine conscience, mais définitive­ment pas la tablette. Pour les dépenses, c’est pareil. Faire le tri dans ses émotions, ses pulsions d’achat et tout ce qui fait que notre compte en banque rétrécit à vue d’oeil, on ne demande pas mieux. L’idée n’est pas de se soumettre à un régime budgétaire, de se couper les vivres – voire la main, car on connaît les limites de la frustratio­n –, il faut juste comprendre pourquoi on dépense, et comment… Décryptage­s, exercices et astuces pour revenir à la juste raison.

J’achète pour me calmer

« Il suffit d’une dispute avec mon amoureux pour que j’aille passer mes nerfs entre les portants de H&M. J’arrache un chemisier, je l’essaye à la va-vite, et à la caisse, j’ajoute une paire de solaires. Alors que je sais pertinemme­nt pourquoi ces lunettes sont là : pendant qu’on fait le pied de grue, on se laisse tenter. Mais je suis tellement énervée contre mon mec, que je les prends. » Olivia, 30 ans En pleine conscience : En sortant de la boutique, êtes-vous satisfaite, ou toujours énervée ? Le fait de se demander comment on se sent ici et maintenant est essentiel, tant notre « météo intérieure » conditionn­e notre façon de dépenser. Vous avez de la chance : cette enseigne reprend les vêtements sous 30 jours. Astuce : Sur un coup de colère, ne sortez qu’avec du liquide pour ne pas être tentée de faire flamber la carte bleue du compte commun. Et risquer une crise qui dépassera les portants de H&M.

J’achète pour faire une bonne affaire

« Mon petit rituel après le boulot, c’est de scruter mes mails à la recherche d’offres alléchante­s. 10 % de réduction à partir de 50 € d’achat. Je jubile. Et je dépense pour décrocher le pompon : 45,90 €, encore un effort. Trois mascaras waterproof pour le prix d’un. Je peux toujours en offrir un à ma soeur et un à ma meilleure amie. Livraison offerte avec le code « free delivery ». L’idée de gagner quelque chose en plus me fait kiffer. » Léa, 29 ans En pleine conscience : Repensez à ce stock de serviettes hygiénique­s triple protection que vous avez dû caser jusque dans le placard à vaisselle… on est bien d’accord que le paquet vous revient à 0,30 €, mais vous n’arriverez au bout du stock qu’en 2022 ! Ce n’est qu’en reconsidér­ant la stupidité de l’achat que vous comprendre­z qu’en fait de bonne affaire, vous êtes le dindon de la farce. Astuce : Le nettoyage de printemps, ça vous dit quelque chose ? Eh bien, lancez-vous : commencez par faire un tri dans vos placards et nettoyez votre ordi. Désabonnez-vous des newsletter­s toxiques. Utilisez les filtres antispams. Et évitez de donner votre adresse mail à tort et à travers.

J’achète pour compenser

« Je shoppe parce que j’aime ça. Dans mon panier, il y a tout ce qui me fait plaisir, et même plus qu’il n’en faut, car je n’ai ni liste, ni obligation­s. Je fonctionne en mode pilotage automatiqu­e et par phase d’excitation : en ce moment c’est la déco. Vaisselle, nappe, serviettes et même chemin de table, juste parce qu’il est sublime. En rentrant, je réalise que ma table est ronde. Que la vaisselle est dépareillé­e,

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