Cosmopolitan (France)

LE CHOUCHOU : LORD ESPERANZA

Oh Lord ! Artiste atypique et passionnan­t, le nouveau trublion du rap français explose les codes et entame sa tournée.

- Par Florence TrŽdez

« Je n’ai jamais eu besoin d’acheter des vues sur internet », rappe-t-il sur son morceau « Internet ». Vrai ! À 22 ans, Lord Esperanza s’est imposé depuis deux ans avec son premier EP, « Drapeau Noir », dans la short-list des stars montantes du rap français. Physique choupinet à la Nekfeu, joli talent de plume, clips audacieux, sons éclectique­s entre rap, trap et pop, textes engagés… le rappeur parisien originaire du 18e arrondisse­ment coche toutes les cases. Plus une : « Plus jeune, j’ai beaucoup lu la presse féminine, ma mère était abonnée », affirme-t-il, ravi de passer dans Cosmo. Un rappeur fan d’articles beauté et de tests (sur la sexualité féminine, mdr), ça s’arrose ! Bagues tête de mort aux doigts et baskets aux pieds, ce garçon atypique, courtois et à l’écoute, rêvait depuis toujours d’être artiste. « C’est la seule chose que je sais faire », dit-il devant un café-crème. Inspiré par

Son style : « Beaucoup de jeunes créateurs, comme Bellanov ou North Hill, m’envoient des vêtements et j’aime bien les porter. Sinon, mes basiques : un jogging, des sneakers Asics, un pull Schott. »

Sa femme idéale : « Une brune aux yeux verts, belle de l’intérieur, à l’écoute et qui s’écoute ellemême. Je suis sensible aux luttes féministes, j’en parle avec mes amis et dans mes chansons. »

MC Solaar, Damso ou Maître Gims, baignant « dans la punchline » par des parents qui écrivent tous les deux, il débute dans la musique il y a dix ans. Un ami, Flavien, 35 ans, l’encourage. « J’avais des relations conflictue­lles avec ma famille, il a pris le temps de me parler. » Il signe à 18 ans avec un label indépendan­t et se trouve vite un pseudo pour remplacer Théodore, son vrai prénom. Soit « Esperanza », qui vient de « Speranza », le nom que Vendredi, le héros de « Vendredi ou les Limbes du Pacifique », le roman de Michel Tournier d’après « Robinson Crusoé », donne à son île déserte. « Mon côté romantique, sensible. J’ai envie de donner de l’espoir aux gens. Lorsque certains fans m’ont dit qu’ils ne s’étaient pas suicidés grâce à ma musique, j’étais très ému. » Il rajoute « Lord » pour le côté plus mégalo du rap. Et se lance dans la bataille avec son acolyte aux sons, Majeur-Mineur. Leur devise : « Un artiste, c’est celui qui se réinvente sans cesse, qui sort constammen­t de sa zone de confort. » Depuis, il ne déroge pas à cette règle, et surprend quasi à chaque clip, oscillant entre trap sombre ou musique hispanisan­te. Comme Eddy de Pretto ou Lomepal, il se situe à la croisée des genres et commence à cumuler les millions de vues sur YouTube. « Eux aussi sont arrivés tout seuls. Question d’authentici­té et de sincérité. » Oh Lord, on croit fort en toi !

Ses artistes préférés : « Marion Cotillard dans “La Môme”, Anita Ekberg dans “La Dolce Vita”, Picasso, Amy Winehouse, Stanley Kubrick, Tarantino, Xavier Dolan, Luc Besson, Pedro Almodóvar. »

Son actu : en concert le 14 octobre à Rambouille­t, le 20 à Fontenay-leComte, le 26 à Bourg-enBresse, le 8 mars à La Cigale. EP « Internet » (Modulor).

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