ÇA MARCHE, UN COUPLE ATYPIQUE ?
OK, les opposés s’attirent, mais après, c’est du boulot.
OK, les opposés s’attirent, mais après, c’est du boulot. Par Esther Perel.
AA priori, les lois de l’attraction sont simples : qui se ressemble s’assemble, le couple ne fait pas deux mais un. Heureusement, l’inverse se vérifie aussi : on peut tomber amoureux alors qu’on vit dans deux mondes complètement différents. Inconsciemment, cela permet de combler un manque : construire un couple, c’est trouver sa moitié, cette partie absente de nous-même, pour former un tout. Laura, plutôt casanière, est finalement bien contente que Louis soit un fêtard, et l’oblige à quitter son jogging et « La Casa de Papel » pour s’éclater en soirée. Au fond d’elle-même, c’est ce qu’elle a toujours voulu : devenir plus extravertie. Mais tout n’est pas si rose… Car ce qui était attrayant au début – nos caractères opposés – devient souvent plus tard une source de conflit. La clé : apprécier les différences de l’autre sans se perdre soi-même, ni se taper sur le système. Comment ? On vous dit tout.
Mêlez vos différences
Pour gérer des personnalités contraires, il faut proposer, et non imposer. Alors on se pose, on passe un peu de temps à identifier nos traits de caractère, et on réfléchit au moyen d’en tirer tous les deux profit. Esther Perel, thérapeute, explique : « Par exemple, vous êtes timide et n’arrivez pas à exprimer vos opinions, alors que votre amoureux prend la parole et dit sans complexe ce qu’il pense ? Il peut vous montrer comment faire. En retour, vous pouvez lui apprendre à écouter les autres, ce qu’il ne fait pas toujours. Idem s’il est dépensier : à vous de lui imposer les limites de votre compte en banque, il ne pourra que vous remercier de ne pas être dans le rouge en permanence. Le bon combo ? Un preneur de risques jumelé à une personnalité prudente. »
Souvenez-vous des bons moments
À l’origine, vos différences vous amusaient. Mais voilà qu’avec le temps, vous ne trouvez plus ça drôle du tout. « Quand des couples à la dérive arrivent à mon cabinet en évoquant leurs divergences de caractère, je leur demande toujours : “Qu’est-ce qui, au départ, vous a attiré l’un vers l’autre ?” Souvent, leurs
réponses convergent : “J’aimais qu’il me pousse dans des directions où je ne serais jamais allée. Je vivais quelque chose d’atypique, et je prenais des risques. Aujourd’hui, je n’ai plus envie de me forcer, d’essayer de le comprendre. J’étouffe.” » La thérapeute conseille alors de retrouver les plaisirs du début. « Il est important de voir votre compagnon comme il était à l’époque de la rencontre. De son côté, il doit se souvenir de ce qu’il a aimé chez vous : une fille capable de sortir de sa zone de confort. Si vous lui reprochez ce que vous avez apprécié dans les premiers temps, il ne comprendra pas. »
Retrouvez un équilibre heureux
Esther Perel conseille de le faire en deux étapes : 1. Admettez les imperfections de l’autre. « Votre amoureux est capable d’organiser un dîner pour quinze personnes en deux jours ? Génial, mais en retour vous devez accepter que ce n’est pas lui qui rangera après. Vous admirez son sens de la fête, son côté ultra-sociable… vous ne pouvez pas lui demander aussi d’être une fée du logis. »
2. Restez confiante.
Ce qui vous séduisait chez lui vous énerve aujourd’hui ? Réfléchissez : peut-être est-ce vous qui avez changé. Avez-vous perdu votre sens de l’humour, prenez-vous les choses trop au sérieux ? En choisissant un homme à des kilomètres de ce que vous êtes, vous avez laissé de côté la raison, pour une certaine légèreté… À vous de la retrouver. Comment ? Allez courir. Prenez un verre avec une amie. Calmez-vous. Vous vivez l’un à côté de l’autre, pas l’un sur l’autre. Vous aimiez son côté enfantin, mais vous ne supportez plus qu’il laisse tout traîner dans la chambre comme un ado ? Dites-vous que ce n’est pas votre problème. C’est à lui d’apprendre à se comporter en adulte. Quand vous aurez réalisé l’un et l’autre vos différences, et accepté que ce sont elles qui font la force de votre couple, vous serez alors gagnants tous les deux. »