Cosmopolitan (France)

FANTASMES : EN VRAI, ÇA DONNE QUOI ?

S’attacher, s’emmêler, se dévoiler, se surprendre… Leur fantasme, elles l’ont réalisé. Et certaines ne s’en passeront plus.

- Par Noémie Avril. Photo Eryk Fitkau.

S’attacher, se dévoiler, se surprendre… Leur fantasme, elles l’ont réalisé. Et certaines ne s’en passeront plus. Par Noémie Avril.

Alice a testé le dirty talk

Pourquoi j’avais envie : « Dans les films, les romans, la musique, les mots crus sont très souvent présents. Et à chaque fois, je me disais : « Waouh, ça a l’air excitant… et pas bien compliqué. Il suffit d’oser une fois ! » Alors ? « En plein préliminai­res, je demande à Louis s’il aimerait que je lui parle de manière plus… explicite. Il comprend tout de suite et ses yeux s’illuminent : “Bien sûr.” Je me lance en lui ordonnant : “Arrête de me caresser, j’ai trop envie de toi maintenant.” Louis sourit et obéit. Je continue : “J’ai envie d’être au-dessus.” “Plus vite, plus fort”… Le dirty talk s’installe et il s’exprime à son tour : “Ton cul m’excite”, “J’adore quand tu bouges comme ça”… Sa façon de décrire mon corps et le plaisir qu’il prend me donne une confiance en moi dingue. Waouh, j’ai l’impression d’être le meilleur coup du monde. Je me donne trois fois plus que d’habitude, comme si mes gestes étaient en compétitio­n avec ses paroles. Je plonge de plus en plus dans cette mise en scène orale et je le compliment­e même sur sa “bite”, mot que je ne lui avais encore jamais sorti. Ça l’excite d’autant plus, et dans le feu de l’action ça ne sonne pas vulgaire du tout. Quand on s’étale sur le matelas, haletants, on se regarde avec un grand sourire et on comprend que le dirty talk sera plus souvent de la partie. » À refaire ? « Entre les indication­s qu’on s’est données et les compliment­s échangés, j’ai eu l’impression qu’on se comprenait mieux au lit, et je ne me suis jamais sentie aussi belle et sûre de moi. Ce fantasme fait maintenant partie de tous nos ébats. Ça donne du piquant à notre vie sexuelle qui était devenue plan-plan. » Attention : – On discute un minimum du genre de mots qu’on aime et qu’on n’aime pas entendre, histoire de ne pas beugler « bâtard » quand il nous lâche un « coquinette ». – Au lit, on n’est pas la même personne que dans la vie de tous les jours. Ce n’est pas parce

qu’on est plutôt sage et réservée qu’on ne peut pas se permettre d’être crue pendant l’amour si on en a envie.

Laura a craqué pour une femme

Pourquoi j’avais envie : « Honnêtemen­t, ça ne m’attirait pas particuliè­rement au départ. Je suis hétéro, je n’ai jamais rien tenté avec une femme à part un baiser alcoolisé, en soirée, quand j’étais à la fac. J’ai toujours été sensible à la beauté féminine, mais pas au point d’y penser sexuelleme­nt. Et pourtant… » Alors ? « Juillet, je suis invitée au mariage d’une amie d’enfance dans le Sud. Le mariage a lieu le lendemain, on n’est pas très nombreux et je ne connais que la future mariée. On dîne au resto de l’hôtel et je me rapproche de Sonia, une amie du marié qui, elle aussi, est un peu perdue. On discute, on se marre toute la soirée, et quand tout le monde rejoint sa chambre pour dormir, on décide d’enfiler un maillot et de finir la bouteille de blanc à la piscine – qui est au bout d’un petit chemin, un peu à l’écart. On se croirait dans un film : il n’y a personne, un ciel étoilé au-dessus de nos têtes, on sirote notre vin dans l’eau encore tiède… Soudain, Sonia retire son haut de bikini en s’exclamant : “Bain de minuit !” Je l’imite en me marrant. L’alcool aide probableme­nt, mais une attirance s’installe : j’observe son corps à demi immergé et j’ai envie de la toucher, de sentir son corps… Elle aussi est hétéro et je me demande si elle ressent la même chose que moi. Elle fait la planche en rigolant, vient poser sa tête dans mon cou… et on s’embrasse. Quand nos bouches s’éloignent enfin, on se regarde avec des yeux ronds – on ne sait pas vraiment quoi faire. Sonia me sourit, passe une main dans mes cheveux et entoure mes hanches de ses jambes. Mes doigts tâtonnent timidement jusqu’à son bas de bikini, elle fait pareil. Je prends mon courage à deux mains et glisse une main sous son maillot… Et je la touche comme j’aime qu’on me touche. Sonia me serre plus fort et passe sa main sous ma culotte aussi… On s’embrasse à pleine bouche et on se caresse, naturellem­ent, comme si on connaissai­t le corps de l’autre. » À refaire ? « Je vis un orgasme si intense que je me questionne : je suis hétéro, lesbienne, bi ? Après cette nuit-là, j’ai l’impression d’être plus attirée par les femmes. Pas comme je le suis par un homme, mais si l’occasion se représente, je n’hésiterai pas. Je pense que je suis hétéro, à tendance bi. Pas totalement bi. Mais pas totalement hétéro non plus. » Attention… À rien, en fait.

Soline a essayé le bondage

Pourquoi j’avais envie : « L’idée d’être attachée, à la merci de mon mec, et inversemen­t, avoir le total contrôle sur lui, ça m’excite. Je veux voir si la réalité colle au fantasme. » Alors ? « Un jour, je demande à Hugo : “Ça te plairait, qu’on s’attache ?” Il est partant pour tester, à fond, même ! Mais on n’en reparle pas. Je crois qu’aucun de nous deux n’ose faire le premier pas, et on remise ça dans un coin de notre tête. Quatre mois plus tard, je passe devant un sex-shop. Je sors d’un rendez-vous, c’est un hasard total, je me dis que c’est un signe. J’entre et je découvre un grand espace dédié uniquement au bondage. J’achète un petit kit contenant des rubans, un masque pour les yeux et une plume. Le soir, je montre mes achats à Hugo… C’est parti ! Nus comme des vers, on cherche un endroit où attacher les rubans. Notre lit n’a pas de barreaux. Au bout de dix minutes, on décide que j’aurai simplement les mains nouées dans le dos, mais pas trop fort, je ne veux pas avoir mal. Hugo me couvre doucement les yeux avec le masque et commence à me caresser… Et là, le kiffe : je ne le vois pas, je ne peux pas le toucher, j’ai l’impression de tout ressentir fois mille. Paradoxale­ment, le fait d’être attachée me libère complèteme­nt : mon seul rôle, c’est de prendre du plaisir, et c’est tout. Après un super orgasme avec sa langue, c’est à mon tour de l’attacher. Il est allongé sur le lit, sans rien pouvoir faire, je suis maîtresse de toutes ses sensations, je joue avec la plume le long de son corps, je me fie à ses gémissemen­ts. J’adore ! Et lui aussi visiblemen­t. »

À refaire ? « On s’en est tenu aux préliminai­res pour cette fois, mais on compte bien aller plus loin à l’avenir. » Attention : – On ne s’attache pas au radiateur qui tient moyen si on a des réflexes un peu violents. – On a une confiance totale en la personne avec qui on joue, pour ne pas se retrouver à poil, yeux bandés, menottée à un lit.

Caro a fait l’amour dans un lieu public

Pourquoi j’avais envie : « Marre de nous en tenir au lit ou au canap. Je veux connaître ce moment de fougue où on n’a pas d’autre choix que de le faire maintenant, tout de suite. » Alors ? « Escapade en amoureux en Espagne, on dîne au resto avant de retrouver notre hôtel, face à la mer. Coup d’oeil à la petite plage devant, elle est déserte. On est dans un village minuscule, hors saison, il est 1 heure du mat. Rémi me lance un regard coquin. Je lui réponds en prenant sa main et l’attirant vers la pente. On se cale contre un gros rocher. On est surexcités ! Mais là, galère : impossible de s’installer de façon confortabl­e, alors on s’allonge sur le sable mais c’est humide, super froid, et les grains de sable grattent, frottent… L’excitation devient rapidement frustratio­n, je commence même à râler : c’est nul, en fait ! “Mais non, attends…”, chuchote Rémi. Il me demande de me remettre debout, et se met doucement à genoux… Ah, ça, c’est mieux ! On s’en tient aux préliminai­res, et on remonte fissa dans notre chambre d’hôtel pour la suite des événements. Mais dans la salle de bains, histoire de faire l’amour ailleurs que dans le lit. » À refaire ? « Si on est préparés, peut-être : avec une serviette de plage, ça aurait probableme­nt été plus agréable. Ou dans un autre endroit, debout contre un arbre dans une forêt ou un jardin. Si ce n’est que pour les préliminai­res, pas besoin de se prendre la tête. Mais les parties de jambes en l’air improvisée­s dans la nature, ça ne marche qu’au ciné. » Attention : – Ce n’est pas très légal, alors on fait gaffe si on saute le pas. – On apporte le nécessaire pour être à l’aise.

Barbara s’est mêlée à un plan à trois

Pourquoi j’avais envie de tester : « Un jour, une copine me raconte son expérience “de dingue” avec deux mecs. Je ne me dis pas : “OK, ce weekend j’essaye”, mais ça me titille… » Alors ? « En vacances en Grèce avec ma meilleure amie, on est à une soirée autour de la piscine de l’hôtel, c’est magique, on est dans un autre monde. La vie parisienne est loin, le boulot n’existe plus, c’est comme une parenthèse dans mon existence, je ne fais que profiter du moment présent. On a rencontré quatre mecs les jours précédents dans une session quad, et on est devenus potes. Ils logent dans le même hôtel que nous, et depuis, on fait tout ensemble : excursions, plage, soirées… Deux me plaisent. Ce soir-là, on a un peu bu, on est heureux, détendus, on danse tous les trois, on se tourne autour, on se chauffe… Et quand ils me proposent de monter dans la chambre pour boire un verre, j’hésite… une seconde. J’en ai envie, je le sais. Je glisse à l’oreille de mon amie où je vais et avec qui, et je m’éclipse. On entre dans la chambre, on s’allonge tous les trois sur le lit… L’un m’embrasse, l’autre passe une main sous ma robe pendant que je déboutonne son pantalon. Je ne suis pas tout de suite hyper à l’aise… euh, OK, toi tu es là, toi tu vas où ? Et moi, je fais quoi, du coup ? Ça ne va pas me faire mal ? Comment je vais m’occuper des deux en même temps ? J’arrête de réfléchir et je me laisse guider. L’un caresse mes seins, l’autre descend doucement entre mes cuisses… Quand il y a de l’action avec le premier, l’autre s’occupe de m’embrasser, ce qui rend le moment naturel. Ça dure environ trente minutes – trente minutes pendant lesquelles deux hommes ne s’occupent que de mon plaisir. L’extase. » À refaire ? « J’ai pris énormément de plaisir lors de cette expérience, mais c’est comme se payer une nuit dans un cinq étoiles : quelque chose d’exceptionn­el. C’était aussi bien que ce que j’espérais, peut-être que je le referai un jour, mais pour le moment, je veux simplement que ça reste un super souvenir. » Attention : – On connaît un minimum les mecs avec qui on réalise ce fantasme (et on se protège). – On prévient une copine (on dit où on est, et avec qui). – Si on n’a plus envie, même si on a commencé, on arrête tout de suite.

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 ??  ?? Fantasmes : le top 4 1. Le plan à trois. 2. Le BDSM. 3. Les caresses… avec les pieds. 4. L’amour avec quelqu’un du même sexe. HuffPost, 2018.
Fantasmes : le top 4 1. Le plan à trois. 2. Le BDSM. 3. Les caresses… avec les pieds. 4. L’amour avec quelqu’un du même sexe. HuffPost, 2018.

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