Cosmopolitan (France)

COSMOLISTE : J’IRAIS BIEN AU SKI, MAIS…

Chaque année, je me pose la question et, souvent, je trouve une raison de renoncer.

- Par Sophie Hénaff. Illustrati­on Marie Perron.

Chaque année, je me pose la question et, souvent, je trouve une raison de renoncer. Par Sophie Hénaff.

J’ai déjà un appareil à raclette et 6 kilos de trop.

Si je compte la montée et la descente du col de l’Alpe d’Huez, il ne me reste que quatre heures de vacances sur ma semaine.

Avec les moufles, je rate tous mes selfies.

Dans le silence des cimes, je ne supporte plus la conversati­on de mes amis.

En dessous de 28 °C, je deviens grognon.

C’est trop compliqué de faire pipi avec une combinaiso­n.

Avec le système de zones, si je veux éviter la cohue des vacances scolaires, faut partir en juin.

Dans le cours collectif l’an dernier, j’étais la seule à ne pas avoir l’ourson.

Tout ce sport, cet oxygène, ça me détraque le système.

Si les saisonnier­s des pistes en hiver sont les mêmes que ceux des plages en été, c’est dommage de repayer le train.

L’idée de chausser du 138 me déprime.

L’année dernière, je me suis pointée avec mon surf, y avait pas une vague.

Non mais 30 € la paire de chaussette­s en station ! Et 40 € le bonnet, 35 € les gants. Comme si on pouvait penser à tout en partant.

Tous les monos s’habillent pareils, comment je repère ma cible ?

Je ne refuse pas les baskets à scratchs pour finir en boots à crochets.

Je n’aime pas les lits superposés.

Ça manque de palmiers dans cette carte postale.

Sur le plan, les pistes sont colorées, mais une fois en haut, tout est blanc et je me perds.

Avec le bronzage au retour, plus personne ne croira à l’arrêt maladie.

Pour 80 €, je préfère tracer Paris-Madrid en avion que Mélèzes-Chamois en tire-fesses.

Trop d’air pur, trop de ciel bleu, trop d’espace : au bout d’une semaine, y a plus moyen de me faire redescendr­e.

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