PHÉNOMÈNE
Dans son premier roman, Jenny Zhang, 35 ans, raconte l’arrivée d’une famille chinoise à New York dans les années 1980. À travers le regard de sept fillettes, elle décrit une enfance dans les marges, entre lits à punaises, racisme et parents exclus du rêve
Un ton percutant.
Zéro fioriture : on suit le quotidien de ces gamines délurées qui subissent les marchands de sommeil, les déménagements successifs et les violences communautaires. Mais leur énergie, leur soif de vivre et leur langage cash rendent le roman lumineux, électrique et drôle.
Une dose d’autobiographie.
Née à Shanghai, Jenny Zhang a émigré aux États-Unis à l’âge de 4 ans, et de nombreuses scènes du livre sont inspirées de sa propre expérience. Un réalisme qui fait valser les clichés sur l’immigration, et rend ses héroïnes vivant au jour le jour très attachantes.
Une auteure qui détonne.
Longtemps mal à l’aise avec la langue, c’est l’écriture qui a sauvé Jenny : sur le papier, personne ne pouvait se moquer de son accent… Remarqué par Lena Dunham, son livre crée une onde de choc aux ÉtatsUnis, qui la consacre « nouvelle voix de la littérature contemporaine ». « Âpre Coeur », de Jenny Zhang, Éd. Picquier, 22 €.