Cosmopolitan (France)

VOUS PORTEZ LA CHARGE ÉMOTIONNEL­LE…

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MAJORITÉ DE RÉPONSES … LE MOINS POSSIBLE

Naturellem­ent ou au prix d’un travail sur vous-même, vous faites passer vos émotions avant celles des autres. C’est vrai quoi, pourquoi le bien-être du voisin aurait-il plus d’importance que le vôtre ? Votre théorie : nous vivons dans une société individual­iste, c’est triste mais c’est comme ça. Il faut se blinder ! Votre expérience vous l’a prouvé, c’est chacun pour soi, seuls les plus endurants s’en sortent. Et vous êtes bien décidée à en faire partie. Attention : Certes, vous n’êtes pas venue au monde pour prendre en charge les soucis de couple de votre collègue ou les bobos à l’âme de votre homme. Mais un peu d’empathie ne nuit à personne… Faites le tri entre ce qui est réellement lourd à porter et ce qui ne vous coûte pas trop. Sourire à la caissière qui n’a pas l’air dans son assiette, ce n’est pas grand-chose et ça lui fera probableme­nt plus de bien qu’une mine d’enterremen­t parce que vous faites la queue depuis dix minutes. Entamer la conversati­on avec votre homme mutique après une engueulade avec sa mère, plutôt que vous carapater au lit avec un bouquin, ça fait partie des petites attentions qui renforcent la vie à deux. Pensez un peu plus « collectif », ouvrez-vous davantage aux émotions des autres, on vous en sera reconnaiss­ant, et au final tout le monde sera content.

MAJORITÉ DE RÉPONSES … RAISONNABL­EMENT

Vous faites partie des élues qui réussissen­t à trouver le juste équilibre entre sensibilit­é au monde et écoute de soi. Vos limites, vous les connaissez et vous n’hésitez pas à vous déconnecte­r quand vous sentez que vous en avez assez fait. Mais de là à exprimer clairement ce qui vous tracasse… Attention : À rester vigilante pour ne pas basculer dans la catégorie « trop bonne, trop c… ». Veillez au partage des émotions : verbalisez, ne gardez pas vos petits soucis pour vous en pensant que « bof, ça ne vaut pas la peine d’embêter les autres pour ça ». Vous avez galéré dans les embouteil-

lages ? Au lieu de ruminer dans votre coin en attendant que ça passe (et chez vous, ça passe vite), dites-le à votre mec. Il n’a pas forcément le mode d’emploi pour décrypter ce qui se passe dans votre tête. Et vous serez peut-être étonnée de sa réaction. Lui aussi porte sa part de charge émotionnel­le : celle de vous faire du bien, vous rassurer, vous aider à relativise­r, vous faire rire. Il vous l’a déjà montré, alors faites-lui confiance.

MAJORITÉ DE RÉPONSES … BEAUCOUP TROP

Vous appartenez au contingent des femmes qui, souvent sans s’en rendre compte, se décarcasse­nt pour le bienêtre émotionnel des autres. Vous décryptez constammen­t leurs réactions pour mieux vous y adapter. En permanence réceptive à leurs attentes, vous avez pris le réflexe de les anticiper avant même qu’ils ne les formulent. Résultat : vous êtes épuisée, et paradoxale­ment flippée de ne pas être à la hauteur. Penser à l’anniversai­re de votre meilleure amie, c’est bien. Organiser toute seule la fête car vous êtes persuadée que personne d’autre n’a le temps de le faire, c’est trop. Attention : Cette forme d’empathie pure est tout à votre honneur, mais elle est souvent à sens unique et peut générer nombre de quiproquos et autres frustratio­ns. Exemple le plus flagrant : le sexe – on rappelle que 31 % des Françaises admettent simuler « assez régulièrem­ent » au lit**. Quand, pour faire plaisir à votre partenaire, vous faites semblant ou minimisez votre insatisfac­tion (« je n’ai pas joui mais c’était bien quand même, tu veux un verre d’eau ? »), vous portez la charge émotionnel­le à 100 %. Et si vous osiez bousculer un peu votre chéri et vos habitudes pour privilégie­r votre bien-être ? Il ne se passerait rien de grave, juste la vérité, et la perspectiv­e d’un peu plus de plaisir pour vous. Vous lui remplacez ses caleçons usés jusqu’à l’os : lui faciliter la vie sans qu’il ait besoin de demander, c’est généreux, mais laissez-le au moins faire l’effort de verbaliser ses attentes. Vous verrez ensuite si vous y répondez ou pas. Attention, on ne vous dit pas de tout envoyer bouler et que chacun se débrouille : se soucier d’autrui, c’est une qualité. Mais à force de prévenir les désirs des autres, c’est vous que vous oubliez. Avec vos amis ou au travail, apprenez à exprimer votre mécontente­ment, à afficher un regard neutre plutôt qu’un sourire crispé, dites à votre chef que cette fois-ci, désolée, vous n’avez pas le temps de gérer la cagnotte de départ. Respirez un grand coup, ça va bien se passer et on ne vous aimera pas moins pour autant. Un espace va se libérer dans votre tête, un espace… pour vous.

*« La Charge émotionnel­le et autres trucs invisibles », série « Un autre regard », Massot éditions.

**Étude Ifop, novembre 2015.

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