Cosmopolitan (France)

LES CHOUCHOUS : PAPOOZ

Auteurs du tube « Ann Wants to Dance » à l’été 2015, le duo pop revient avec un brillant deuxième album aux sonorités groovy.

- Par Florence TrŽdez

À eux deux, les Papooz forment une drôle de tribu. Armand, le petit blond, est issu d’une lignée « d’aristocrat­es dégénérés qui n’ont jamais travaillé ». Son grandpère possédait un château. Mais lui s’est « affranchi de la culture catholique de (s)a famille ». Entendez qu’il préfère fumer des pétards, écrire des chansons et chanter de la pop plutôt qu’aller à la messe. Ulysse, le grand brun, était élève de la prestigieu­se École alsacienne, institutio­n des beaux quartiers où se retrouvent fils et filles d’artistes ou de personnali­tés politiques. Mais, turbulent, il a arrêté l’école en première. Avant d’entamer une forma-

Leur fille idéale : pour Ulysse, « une femme qui m’aime et me laisse la liberté de faire ce que j’ai envie de faire. » Pour Armand, « une femme forte, moderne, à la beauté parfaite : Ava Gardner. »

Leurs références : Bob Dylan, les Beatles, Phoenix, Billy Joel, Roger Nimier, John Fante, Charles Bukowski, F. Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway.

tion de footballeu­r. « J’étais très bon. Mais je voyais bien que les gars des quartiers plus défavorisé­s avaient plus “faim” que moi. Il y avait un écart. » Alors, il fait le cours Simon, puis finit par étudier la musique pendant trois ans dans une école à Pigalle, sorte de conservato­ire moderne de blues et de bossa nova. « Et j’étais tellement passionné de musique que c’était mon tour d’avoir “faim”. » Étudiants, ces deux-là se rencontren­t au Quartier Latin où ils ont leurs habitudes. Entre eux, l’alchimie est immédiate. « On a pris un acide. Puis on a composé une mélodie italienne pour des filles qui s’en allaient. » Un weekend à la campagne au cours duquel ils écrivent ensemble quatre morceaux scelle leur amitié. Armand abandonne le groupe dans lequel il chantait pour former Papooz avec Ulysse, qui vient tout juste d’apprendre la guitare. À leur premier concert au Pompon, un bar parisien, surgit Mark Ronson, invité par leur manager anglais. « La classe, mais il est vite parti. Il avait raison : on avait le look, mais pas les chansons. » Depuis, les Papooz – ce qui signifie « enfants » en amérindien – ont bien grandi, tant côté look que côté chansons. Forts d’un premier album aux titres pop chaloupés très remarqué par le public et la critique, ils ont peaufiné le son de leur deuxième, entre french touch à la Phoenix et soft rock californie­n. « Night Sketches », plus sexy, plus groovy, plus électrique, plus cinématogr­aphique, rend hommage à la nuit et à la fête. « On aime les gens bourrés, la tristesse et la beauté de ce monde-là. La nuit, tout se mélange, les riches, les pauvres, les clodos, les stars, les prostituée­s. » Le jour, les Papooz, très ambitieux, bossent. « On est des êtres prétentieu­x. » Pas poss’ , Papooz ? Nous, on les trouve très chouchous.

Leur style : « On a un petit côté dandy, et on fréquente beaucoup les friperies. Nos adresses préférées ? Kiliwatch, Thanx God I’m a VIP, Chez Bouboule. On fait faire aussi nos costumes sur mesure chez Husbands. »

Leur actu : la sortie de leur deuxième album, « Night Sketches » (Half Awake/ Idol/ Pias) le 8 mars. En concert le 15 mai à la Cigale.

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