Cosmopolitan (France)

À MOI LE SUCCÈS !

Avec la bonne méthode et le bon état d’esprit, tout vient à moi.

- Par Hélène Faure Photos Martin Rusch

Avec la bonne méthode et le bon état d’esprit, tout vient à moi. Par Hélène Faure.

Quand j’étais petite et qu’on me demandait le super pouvoir de mes rêves, je répondais : je voudrais que tout le monde m’adore. Ce qui est bien quand on est enfant, c’est qu’on exprime ses névroses avec ingénuité. Depuis, j’ai un peu évolué. J’ai accepté qu’on ne puisse pas plaire à tout le monde. J’ai compris que quand on en fait trop pour être apprécié, ça ne marche pas, et que c’est même contre-productif. J’ai constaté enfin que quand on prend des initiative­s, on s’attire forcément plus d’hostilité que quand on ne fait rien. Moi, j’aimerais qu’on me remarque ET qu’on m’adore. C’est possible ? Coachée par des experts, je fonce.

Attirer plus de followers

Si je regarde mes dernières photos sur Instagram, j’ai : une méduse dans un aquarium, un pot-au-feu maison (mais on ne le voit pas très bien), une photo de groupe qui date de la victoire des Bleus en finale. D’habitude, je ne poste pas de photo posée, mais là c’était l’euphorie du moment. De toute façon, je m’en fous, j’ai 32 followers. Enfin… je m’en fous un peu moins depuis que je cherche un boulot et que certaines entreprise­s me demandent les coordonnée­s de mes réseaux sociaux. Et ça devient carrément un problème quand je croise Julien à l’anniversai­re de Marie-Rose. S’il est un peu curieux, il ira voir ce qui se cache derrière mon compte @jaimelesco­urges, c’est-à-dire pas grand-chose. Help ! Selena Doukhan, consultant­e Web free-lance, me donne trois secrets pour conquérir les réseaux sociaux : « 1/ Choisis le style et la tonalité de tes comptes pour qu’ils collent vraiment à ton univers. 2/ Réfléchis à une légende inspirée ou drôle, avec des hashtags populaires et pertinents pour que tes posts remontent. 3/ N’hésite pas à utiliser l’anglais pour toucher le plus de monde possible. » À moi de jouer… Mon univers, c’est l’écriture, alors je poste une photo de mon carnet ouvert sur ma to-do list, « Commencer mon premier roman ». Légende : « Des idées de première phrase ? #iamwriting. » Résultat ? Une pluie inédite de likes. 14 exactement, il faut bien commencer… Demain, je réessaye avec une photo de ma librairie de quartier adorée. Dans un mois, je suis influenceu­se.

Apprendre à demander un service

Ça fait des années que je rêve de partir au Japon, il y a juste un petit problème : je n’ai pas d’argent. Ma collègue Marthe me conseille de mettre mon appart en location sur Airbnb pendant mon absence : ça me paierait le billet et une partie des frais d’hébergemen­t. Pas bête… Mais ça implique d’avoir un ami qui se dévoue pour faire le ménage, or en août tout le monde est en vacances. Quand je dis ça à Marthe, de permanence en août, elle change aussitôt de sujet : « Sinon, tu as pensé à Rouen ou à Tours ? » Ce soir-là, je fais des recherches sur les deux villes. Help ! « C’est difficile de mettre nos besoins en avant, de demander un service à quelqu’un : cela nous rend vulnérable et personne n’aime ça », explique la docteure en psychologi­e Jennifer Kane. Qui me conseille : « Exprimez vos attentes aussi clairement que possible, assumez le “je”, évitez de minimiser l’effort que vous demandez à l’autre. » À moi de jouer… Je vais voir Marthe d’un pas décidé. J’ouvre avec : « J’aimerais te demander un service. » Et je lui explique sans détour ce que j’attends d’elle : si elle pouvait passer changer les draps une fois, entre deux réservatio­ns, je lui en serais éternellem­ent reconnaiss­ante… Elle me regarde dans les yeux. Elle me jauge. Elle réfléchit. « D’accord. Mais tu gardes mon chat le week-end prochain. » J’aime les matous et j’ai du mal à cacher ma joie. Osaka, me voilà !

Rencontrer des nouveaux voisins

Ça fait deux ans que j’habite dans cet immeuble, et je n’ai appris le prénom de ma voisine du dessous qu’hier, au moment où l’eau de ma machine à laver s’est déversée dans sa cuisine. Isabelle, elle s’appelle. J’ai appris à cette occasion qu’elle tirait les cartes de tarot, ce qui est fou parce que je venais de googler « Où se faire tirer le tarot à Paris ». Je lui aurais bien raconté cette anecdote, mais elle n’avait pas l’air de très bonne humeur. Je ne sais pas si je la reverrai, on n’est pas très fête des voisins dans mon immeuble. Help ! Jennifer Kane me suggère « une communicat­ion ouverte et directe ». Un apéro, donc. À moi de jouer… Je fixe une date, laisse des mots dans les boîtes aux lettres et une liste dans l’ascenseur pour que les voisins s’inscrivent et disent ce qu’ils apportent. Je ne vous le cache pas, la première heure est gênante – « Et donc vous êtes chargé de mission ? Génial ». Mais je sens bien qu’au fond tout le monde m’est

reconnaiss­ant d’avoir pris l’initiative. Je rencontre Michel, mon voisin qui tape contre le mur quand j’éternue après 21 heures. Mais surtout je récupère le numéro d’Isabelle, et celui de Marine, qui a une perceuse.

Convaincre un employeur potentiel

J’aimerais bien me reconverti­r, travailler dans l’édition. Il y a quatre ans déjà que je suis abonnée à un site de petites annonces ; de temps en temps je regarde, mais la plupart du temps quand un poste m’intéresse je n’ai pas vraiment le profil recherché. De toute façon, avant de candidater à quoi que ce soit, il faudrait que je mette à jour mon CV. Allez, je m’y colle… Puis je contacte à peu près tous les gens qui travaillen­t dans ce secteur sur LinkedIn, en leur expliquant que je suis en phase de reconversi­on profession­nelle et que j’aimerais beaucoup leur poser quelques questions sur leur métier. Je panique un peu quand une chargée RH me fixe un rendez-vous. Je fais quoi maintenant ? Help ! « Réalisez des recherches en amont, identifiez précisémen­t ce qui vous séduit dans son entreprise pour construire votre argumentai­re », me conseille Brigitte Billaud, directrice du cabinet Catalyse, coaching et bilans de compétence­s à Levallois. Qui poursuit : « Quand vous la verrez, bannissez absolument les platitudes de type “travailler dans votre entreprise me permettra de m’épanouir”. Soyez au contraire très honnête sur ce que vous recherchez, sur qui vous êtes. Ce sont vos différence­s qui séduiront. » À moi de jouer… Franc-jeu donc : si mes expérience­s pro m’ont permis de mettre à profit mes talents de rédactrice, j’ai rarement foulé le sol d’une maison d’édition. Du coup, j’ai plein de questions à lui poser sur la sienne. Résultat : bon feeling avec la chargée RH, qui me confie qu’un poste est en passe de se libérer… et qu’elle privilégie généraleme­nt les candidatur­es spontanées. Si elle ne me recontacte pas d’ici quelques semaines, je la relance.

M’entourer de nouveaux amis

Je m’entends bien avec ma collègue Marthe depuis que j’ai gardé son chat. On s’est découvert une passion commune pour la musique des années 90. Mais elle ne m’a jamais proposé un verre après le travail. C’est vrai qu’on a chacune nos vies et qu’elles sont bien remplies. Mais c’est dommage, non ? Help ! « Prenez l’initiative ! », me conseille Jennifer Kane. Malin. À moi de jouer… L’occasion se présente quelques jours plus tard, quand j’entends les premières notes de « Hit Me Baby One More Time » dans un bar : j’enregistre un message audio pour Marthe et je lui dis de ramener sa fraise. Peu de chances qu’elle soit dispo un samedi à 22 heures… Et pourtant, elle répond illico : « J’arrive ! » Non seulement je lie une nouvelle amitié, mais j’ai l’impression de faire les bons choix, de m’entourer de gens que j’apprécie vraiment.

Séduire un garçon

Je ne vais pas aller lui parler, je serais grillée direct, et puis si ça se trouve il a une meuf. Un petit tour aux toilettes du bar pour réfléchir un peu à tout ça… Et quand je ressors, je me rends compte que le joli brun est parti. Je ne le reverrai sans doute jamais. Help ! « C’est la spontanéit­é qui paye. On résiste au penchant naturel qui consiste à tricher un peu avec qui on est pour plaire », avertit Jennifer Kane. À moi de jouer… Le prochain joli brun (oui, j’aime bien les bruns), je le repère, je prends une grande inspiratio­n et je m’approche de son groupe d’amis : « Où est-ce qu’on peut danser sur de la musique années 90, à votre avis ? » Quitte ou double… Mais là, c’est bingo : non seulement ça le fait sourire, mais il engage la conversati­on, et quand on va danser, il vient avec nous. Affaire à suivre…

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