Christelle

Être une artiste, elle en a toujours rêvé. Aujourd’hui, les dessins de Christelle Téa sont exposés dans les plus belles galeries.

Petite, je veux être une Spice Girl. Dans ma famille, personne n’est dans le milieu de l’art : mes parents tiennent un resto chinois à Paris. À 6 ans, ma mère me donne un bloc-notes pour m’occuper, je découvre le dessin. Chez moi, on parle chinois, je maîtrise mal le français : le dessin, c’est idéal pour m’exprimer.

11 ans, je tombe amoureuse de l’art. Au collège, mon prof d’arts plastiques me fait découvrir les grands peintres et m’apprend qu’on peut voir leurs oeuvres en vrai. Très vite, je passe ma vie dans les musées, je réalise qu’un artiste, ce n’est pas un vieux barbu qui peint dans la rue. Ça peut être moi, aussi.

18 ans : BTS graphisme-pub-édition à l’école Olivier de Serres après avoir obtenu un bac S : pour mes parents, c’était la condition pour faire ce que je voulais ensuite.

22 ans, j’intègre les Beaux-Arts. Dès la première année, je suis repérée par une galerie pour participer à une expo collective… Je suis aux anges.

23 ans, je vends mon premier dessin, tiré d’une série réalisée à l’Opéra de Paris. Voir les musiciens que je dessinais apprécier mon travail, c’était hyper émouvant.

26 ans, six mois d’échange avec les Beaux-Arts de Pékin. J’apprends la gravure sur bois, mais mon prof comprend que ce n’est pas mon truc. « Va profiter », m’encourage-til. Je dessine partout, je découvre mes racines chinoises…

27 ans, workshop au Japon. On est vingt étudiants de Paris et Tokyo à préparer un défilé sur le thème de la nature. Je crée une robe à baleines en bambou couverte de lierre, mais il fait si chaud que les plantes sèchent : je dois m’arroser tout le temps !

28 ans, je remporte l’appel à candidatures pour la résidence d’artiste du musée Jean-Jacques Henner, à Paris. Un mois et demi d’expo, 300 affiches dans le métro, un catalogue… Ils m’achètent seize dessins, qui font maintenant partie de leur collection ! Grâce à des concours, je vais aussi dessiner en Inde, en Hongrie…

30 ans, expo d’un mois à la Galerie Chaptal, à Paris, pour une série de 30 dessins réalisés dans le 9e arrondissement. Observer les gens, les regarder me parler de leurs émotions… J’adore.

D’ici mes 40 ans, j’espère être aussi célèbre que David Hockney ! Et garder mon oeil affûté pour les détails…