ALBUMS
AU RÉVEIL. Suzane raconte sa vie sur des beats techno qui claquent. Ses ambitions contrariées, les mecs qui harcèlent dans la rue ou au bureau, son ancien métier de danseuse. « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?/ Ah tu veux être chanteuse/ Et pour vivre, tu fais quoi ? / Ah donc tu es serveuse. » C’est déroutant, hilarant, cash. Entre Piaf et Stromae, cette nouvelle venue décapante, originaire d’Avignon, est une vraie révélation électro-pop. « Suzane » (Wagram).
DANS LE BAIN. On s’immerge dans la musique de Fémina, trois filles argentines qui n’hésitent pas à se dénuder sur la pochette de leur troisième album et chantent en espagnol sur l’égalité des genres et des races. Avec « Perlas & Conchas » (Kartel/ Modulor), nos trois pasionarias nous plongent dans un univers féerique où la soul électronique croise leurs influences folk-latino et hiphop. C’est planant et plein d’harmonie.
AU LIT. Elle a refusé d’épouser Bob Dylan, s’est battue auprès de Martin Luther King pour les droits des Afro-Américains dans les années 1960, a été samplée par plusieurs stars du hip-hop… Bref, la vie de Mavis Staples est un roman. À 80 ans, elle sort son douzième album, écrit et produit par Ben Harper et prouve que sa voix n’a rien perdu de son incroyable ferveur soul-blues. Légendaire. « We Get By » (Anti-Records). F.T.