Cosmopolitan (France)

RÉSULTATS

Faites vos comptes.

- * Édith Rosset, psychologu­e cognitive et auteure de « Se libérer du regard des autres », éditions Jouvence.

Vous avez un maximum de ■ Il pèse une plume

Vous marchez la tête haute, aucun nuage en vue, la vie est belle, cette jupe vous moule comme il faut, et hop, vous vous engagez parce que c’est vert. Vous savez dire oui et non, j’aime ou je déteste à voix haute. Vous n’êtes pas butée, vous êtes sûre de vous, nuance ! Bien sûr, vous accordez de l’importance au monde qui vous entoure mais si votre conquête ne vous rappelle pas, si votre collègue remarque que «T’as une petite mine, aujourd’hui » ou si votre chat refuse un câlin… Ça vous passe deux mètres au-dessus. Vous ne remettez en cause ni votre sex-appeal, ni votre crème de jour, ni l’amour que cet ingrat vous porte – quand sa gamelle est vide. Il n’y a que votre famille qui peut vous faire perdre l’équilibre, ou les amis, les vrais, ceux qui connaissen­t vos failles. Attention… La confiance en soi, c’est merveilleu­x. Grâce à elle, vous remplissez l’Olympia, gravissez le Kilimandja­ro ou restez dans votre lit alors

que les potes vous tannent pour sortir. En revanche, mal dosée, elle peut aussi vous pénaliser. Ceux qui ont tout vu, tout entendu, n’écoutent pas les conseils et ne retiennent pas les leçons. Ne rejetez ni les critiques que l’on vous adresse, ni les sentiments désagréabl­es qu’elles provoquent (honte, culpabilit­é, doute…). Au calme, disséquez ces remarques et triez-les. Voyez comment les utiliser pour vous améliorer. Non, vous n’êtes pas parfaite. En revanche, ce qui est formidable, c’est que l’être humain peut se perfection­ner. Comment ? Grâce aux coups de main et aux remises en question. Et ça, impossible de le réaliser en solo. L’avis de la pro* : « La société nous demande d’être de plus en plus autonome. Malheureus­ement, certains confondent “autonomie” avec “autosuffis­ance” et basculent dans le narcissism­e. La remise en question est importante. Nous devons prendre conscience que si quelqu’un nous adresse un reproche, une critique ou un conseil, c’est qu’il nous porte de l’intérêt et désire tisser un lien. La moindre des choses, c’est de lui accorder un peu de notre attention en retour. »

Vous avez un maximum de ● Il pèse une brique

Non, vous n’êtes pas 100 % à l’aise dans vos baskets. Même si vous travaillez dur pour ne pas vous laisser ronger par les complexes et les doutes, ça ne suffit pas. Quand vous êtes seule, votre confiance s’évapore. Pendant votre jogging, vous accélérez si vous croisez des passants. Avant de faire les courses, vous appliquez du rouge à lèvres histoire d’être « présentabl­e ». Et si vous discutez avec des inconnus, une question ne vous quitte pas : « Est-ce qu’ils m’apprécient ? Merde, il y en a un qui bâille… » En théorie, vous êtes libre de vos mouvements. En pratique, pas du tout. Sans cesse en représenta­tion, vous soignez votre image et décortique­z vos paroles. Heureuseme­nt, avec vos amis, tout est plus simple : vous riez fort et levez le menton. Entourée et rassurée par des repères, rien ne peut vous atteindre. Attention… Vous n’avez pas les moyens de vous offrir un assistant, prêt à vous tenir la main du lever au coucher. En revanche, ça ne coûte rien de vous demander : « Est-ce que moi, je juge le physique ou le comporteme­nt des autres ? » Si la réponse est « Oui », arrêtez cette manie illico ! En étant la première à critiquer, vous penserez qu’il est naturel que l’on vous juge en retour. Pourtant, ce qui se passe dans votre tête, n’est pas le reflet de leurs pensées. Nous vivons une colocation planétaire, vous n’êtes pas le centre du monde et chacun évolue avec ses impératifs (acheter du pain, rédiger le discours du Premier ministre, attraper ce train à temps…). Personne ne garde le souvenir indélébile d’un passant qui a trébuché ou d’un collègue qui a balbutié. Pour votre bien, arrêtez de nourrir un système de critiques et regardez au-delà des apparences. Promis, vous vous sentirez plus légère. L’avis de la pro* : « Parfois, notre niveau d’exigence personnel est beaucoup trop élevé et on n’attend pas les autres pour se rabaisser. Nous devons supprimer les pensées automatiqu­es et négatives – « Je crois QUE… on ne m’apprécie pas, on m’a trouvé ennuyeuse » –, et les remplacer par des réflexes valorisant­s : « Je crois EN… mes projets, mon sens de l’humour, moi. »

Vous avez un maximum de ★ Il pèse une enclume

Vous n’avez aucune idée du bug qui ravage votre système interne, encore moins de l’antivirus adéquat. Vous avez tout pour vivre (bras, jambes, organes vitaux : check), et pourtant vous pensez que vous ne valez rien. Vous avez peur du ridicule en osant les couleurs, d’avoir tort si vous intervenez dans la conversati­on et de recevoir l’award « Nouille de l’année ». Vous tentez de rentrer dans un moule inadapté, en forçant un peu, en vous déformant pour que les contours vous acceptent. Vous gommez vos opinions et la moindre remarque vous fait plonger dans une remise en question. Au milieu d’un groupe, vous vous sentez en éternel sursis. S’ils vous acceptent, c’est parce que vous redoublez d’efforts pour leur plaire. Vous vous sentez flattée de leur amitié mais dans le fond, qui êtes-vous ? Attention… Vous êtes l’auteure d’un scénario catastroph­e diffusé dans votre tête et nulle part ailleurs. Vous jouez le bourreau et la victime à la fois. La seule personne qui vous juge sévèrement, c’est vous. Pourtant, vous êtes admirative de ceux qui parviennen­t à se détacher du regard des autres. Quand vous assistez à une scène où quelqu’un « ose » (parler dans un micro, exprimer une opinion contraire à celle du groupe…), vous saluez son courage. Vous aussi, vous aimeriez puiser cette force et agir. Qu’est-ce qui vous en empêche ? Petit à petit, « osez » donner un avis, changer une habitude vestimenta­ire, et soyez-en fière. On vous fera des compliment­s. On vous donnera peut-être aussi une opinion que vous n’avez pas demandée – « c’était mieux avant… ». Mais si ce matin, en partant travailler, vous avez souri à votre miroir, alors qu’est-ce que ça peut faire ? L’avis de la pro* : « C’est en contrôlant à tout prix notre comporteme­nt pour ne pas faire de bourdes qu’il se produit tout l’inverse : on enchaîne les maladresse­s. Pourquoi ? Parce qu’on n’est pas naturelle. Pour sortir d’un rôle qui nous épuise, on crée notre propre concours d’éloquence ou on écrit un sketch de trois minutes. Ensuite, on le travaille devant un miroir. Nous devons nous accorder la parole et pour ça, on s’entraîne à communique­r au quotidien. »

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