“TU VAS METTRE QUELQUE CHOSE PAR-DESSUS, HEIN ?”

Cette phrase ne nous suggère pas de mettre une nappe sur la table pour éviter qu’elle se salisse. Non, c’est un homme qui nous demande si on compte sortir avec les seins qui ballottent parce qu’on a renoncé à mettre un soutif. Si elle ne serait pas un peu courte, cette jupe, ou trop dénudées, ces épaules. Bien sûr qu’on est ravissante, n’empêche qu’il s’inquiète. Il ne voudrait pas qu’on se fasse abîmer par des mains qui s’inviteraient sur notre corps comme sur notre table en acajou. Le problème, c’est que la liberté des hommes empiète sur la nôtre. Nous devrions nous adapter à leurs « pulsions » comme si elles étaient génétiques, comme s’ils étaient eux-mêmes prisonniers d’un comportement conditionné par leur genre. Pour notre sécurité, nous devons raser les murs, fixer le sol, mettre les écouteurs pour dissuader, tirer sur notre jupe, attacher nos cheveux … Et s’empêcher d’exister n’a rien de naturel. STOP ! Entourage proche ou lointain, à la place d’éduquer vos filles dans un sentiment d’insécurité perpétuel, portez un peu d’attention au comportement de vos garçons. Personne ne naît misogyne, harceleur, agresseur. Expliquez-leur qu’une jupe est un vêtement et non un aphrodisiaque. Qu’un sourire est une courtoisie, pas une invitation. Que la femme est un être humain que l’on respecte. Qu’un garçon a le droit de pleurer, d’avoir mal, de se confier. Et que les filles n’ont pas à vivre dans la peur.