“T’ES COMPLÈTEMENT HYSTÉRIQUE, MA PAUVRE FILLE ! ”
Un homme qui hausse le ton est un passionné. Une femme, une hystérique. De siècle en siècle, l’hystérie (du grec hysteria, qui signifie utérus) a été une maladie attribuée aux femmes. Au Moyen Âge, les « hystériques », forcément rongées par le démon, sont brûlées ou exorcisées. Au xixe siècle, des scientifiques attribuent les crises d’hystérie à l’abstinence sexuelle et donc à la frustration. Le remède à ces crises de démence ? Un massage des organes génitaux par le personnel médical, jusqu’au « paroxysme hystérique » – comprendre l’orgasme. Les hommes ont donc réduit le désir et le plaisir sexuel de la femme à une pathologie, pour mieux le dominer. Le professeur Charcot, dont Freud est le disciple, démontera ces théories et mettra à égalité hommes et femmes en expliquant que « l’hystérie est une et indivisible ». Un chouia en avance sur son temps, ses découvertes ne seront pas immédiatement reconnues. De cette longue histoire, voilà ce qu’on retient : prononcer cette phrase, c’est perpétuer l’ignorance et la violence dont ont été victimes les femmes. Des maladies mentales tricotées pour les asservir. Parce qu’au fond, qui voudrait écouter et considérer des névrosées, des instables ou des démentes ? STOP ! Entourage proche ou lointain, vous qui avez le dernier iPhone, la connexion haut débit et une boîte automatique, uploadez aussi votre mentalité. Débarrassezvous de certaines expressions qui véhiculent les inégalités et des croyances nauséabondes. Ça nous permettra d’avancer sur un pied d’égalité.