Cosmopolitan (France)

PAROLES D’HOMMES : QUI EST LE PLUS ÉCOLO CHEZ VOUS ?

C’est pas une compète, mais quand même…

- PAR ELMA BILLA. PHOTO PHILLIP TOLEDANO.

C’est pas une compète, mais quand même. Par Elma Billa.

J’entasse, j’entasse, jusqu’au jour où Cynthia met tout à la poubelle, d’un coup, sans crier gare. Alors je ne sais pas qui est le plus écolo. Sans doute moi puisque je ne jette jamais rien. Ludovic, 33 ans

Ma femme vote Yannick Jadot. Moi pas. Thomas, 35 ans Depuis que j’ai collé la liste des fruits et légumes de saison sur le frigo, je dirais que c’est moi. Lucien, 22 ans

Je ne sais pas si c’est le bon terme en ce qui nous concerne, Léa et moi, dans la mesure où nous avons deux voitures et où nous nous tirons au bout du monde en avion dès qu’on en a l’occasion. Néanmoins, évidemment qu’il faut absolument lutter contre le réchauffem­ent climatique, mais j’ai bien peur que ce soit une cause perdue car seuls les grands groupes et les principale­s compagnies pétrolière­s peuvent agir. Antoine, 30 ans

Elle. Sans discussion. Emma m’explique que tout ce qui est « sec », métallisé ou en verre file dans ce cabas en plastique dur. Mais, exception qui confirme la règle – et là, elle m’a déjà perdu –, le pot de miel en forme d’ours se recycle aussi. Et les traces de miel, on s’en fout ? La descente des poubelles, c’est elle également car, régulièrem­ent, elle s’érige en justicière de l’immeuble, re-triant, râlant et voulant établir des pénalités aux récalcitra­nts. Quant aux polémiques sur les entreprise­s polluantes, la clim ou le jour de nettoyage obligatoir­e par mois, j’ai cessé d’en débattre : elle a raison ! Thierry, 42 ans

Marine circule à vélo, prépare sa lunch box avant d’aller bosser, a renoncé au coton (j’ai planqué du PQ dans mon armoire, on ne sait jamais) et à tout un tas d’autres trucs. Donc, c’est bien elle.

Matthieu, 30 ans

Depuis qu’il y a le « flygskam » en Suède, Chloé veut s’installer là-bas. Je ne sais pas si elle compte s’y rendre en train ou en avion… Rémy, 36 ans

C’est moi ! Je finis les restes et j’ai un doctorat en tri sélectif !

Ah, ah… Max, 30 ans

On a tous les deux des petites voitures, mais j’use mes vêtements jusqu’à la

corde, alors que Nina renouvelle constammen­t sa garde-robe. Si vous lui demandez son avis, elle vous dira que c’est elle. Tout ça parce que j’ai fait de l’héliski en Alaska – ce qui correspond en vrai à 50 litres d’essence par personne – une fois dans ma vie. Larry, 39 ans

On est complément­aires. Je trie derrière elle : pas de mouchoirs sales dans la poubelle à papier et pas de bouteilles en plastique dans la poubelle normale, non mais. De son côté, Margot éteint toutes les pièces derrière moi, en tonitruant : « C’est le 8 décembre dans cette maison ! » Une blague de Lyonnaise : c’est le jour de la Fête des lumières.

Hadrien, 32 ans

Mathilde recycle tout ce qui peut l’être, n’utilise jamais de produits chimiques, ni pour le jardin, ni pour le ménage. Moi, j’avoue, je suis un gros fainéant. Adrien, 37 ans

Dans ma coloc, c’est moi le plus écolo. Je passe mon temps à trier les canettes et les cartons de

pizza des gorets avec lesquels je cohabite. J’ai même collé des flyers pour essayer d’imposer des règles de base. Du genre, on ne lance la machine que quand elle est pleine. La douche de vingt minutes est à proscrire. Je ne suis pas un chieur, c’est juste qu’ils sont irresponsa­bles. Et ils sont trois ! Paul, 30 ans

La femme de ménage, qui m’a invité à me débarrasse­r de mes produits de nettoyage. Elle récure tout l’appart avec du vinaigre blanc :

comme ça, je ne me choperai pas un cancer à 40 ans, selon elle. Martin, 38 ans

Ma fille Léonore, qui compte les taches sur les trottoirs : « Vingt-deux chewing-gums écrasés, vingt-trois chewing-gums écrasés, vingt-quatre chewing-gums écrasés… » Une petite piqûre de rappel pour les passants que l’on croise. Roméo, 42 ans

Je pense qu’Anaïs l’est bien plus : elle a acheté à son neveu les préservati­fs bio de Bridget Jones Baby.

Elle a dû oublier la fin ! Clément, 31 ans

C’est définitive­ment la copine de mon coloc, Capucine. Elle est devenue végétarien­ne et écolo, et fait du prosélytis­me. Sans rien me demander, elle a balancé mon déodorant. Trop de sels d’aluminium.

Adrien, 25 ans

Mon frère, qui est aussi mon coloc. Il a installé un minuteur aux toilettes :

au bout de deux minutes, la lumière s’éteint. Par souci d’économie ou pour sauver la planète ? Je me demande…

François, 26 ans

Ma mère. C’est un enfer de faire les courses avec elle. Pour elle, le circuit court est primordial. « Ça pollue moins. » C’est sûrement vrai, mais de mon côté, je vais plutôt au moins cher et au plus facile.

Jonathan, 24 ans

Justine est passée aux cotons et aux protection­s hygiénique­s réutilisab­les, elle ne veut plus qu’on achète de cotons-tiges non plus. On fait nos courses dans un magasin qui vend des produits en vrac. Ouf, moi aussi, je suis réutilisab­le.

David, 34 ans

Sans aucun doute notre fille, 11 ans, la conscience écologique chevillée au corps. Ça commence dès le matin : si j’oublie d’éteindre l’eau quand je me brosse les dents, elle tape un scandale. Elle refuse de manger ce qui n’est pas labellisé bio (elle exige de voir l’étiquette). Cet hiver, on a le projet de partir en famille en Australie, cela fait deux ans qu’on économise dans ce sens : « Non mais vous avez pensé à l’empreinte carbone ? ! » Elle vient d’avoir un petit frère et a glissé à sa mère qui rentrait de la maternité : « J’espère que tu utiliseras des couches lavables cette fois… » Bref, elle nous pourrit la vie.

Alexandre, 38 ans ■

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France