NOUVEAU CAP
À 30 ans, après une rencontre et quelques confidences, Leïla Nciri trouve la clé de son nouveau projet.
Ma vie avant Après un master en politique urbaine et enjeux territoriaux à Sciences Po Paris, je ne veux pas bosser tout de suite. J’ai envie d’apprendre une langue étrangère. Pourquoi pas l’arabe, pour me rapprocher de mes origines maghrébines ? Je décolle pour deux ans en Égypte ! Là-bas, je bosse dans un cabinet de conseil. À 26 ans, je rentre en France, et je retrouve une fille de Sciences Po qui monte une association, Womenability, dont le but est de construire des villes plus mixtes et égalitaires en termes de sécurité, d’usage, d’appropriation. Je m’y investis à fond, puis je rejoins la Mairie de Paris pour une mission visant à mieux accueillir et orienter les touristes pour l’Euro de football. J’adore, mais mon CDD se termine, et je prends cette période de chômage comme une opportunité pour réfléchir à la suite.
Le déclic
Soirée entre amis, je rencontre Cédric, on se raconte nos pépins de vacances. Lui a raté son train parce qu’il devait filer ses clés à quelqu’un qui louait son appart ; ça me rappelle le jour où je devais récupérer des clés mais je n’avais plus de batterie, bref une vraie galère ! On se regarde, il me propose un truc, je lui dis tope-là !
Action !
On lance Monkey Locky, un service de consignes connectées pour les clés. Le principe : proposer des consignes où chacun peut louer un coffre, y déposer ses clés, donner le code secret à la personne qui doit les récupérer… et l’affaire est dans le sac ! La première année, on bosse sur la conception, on développe, on crée des prototypes. Grâce au Réseau Entreprendre 93, on finance le projet et on installe les premières consignes à Paris. Dès la deuxième année, on en a 30. Carrefour nous repère… on signe un partenariat avec eux. On est trop fiers !
Et aujourd’hui ?
Plus de 70 consignes sont installées à Paris ! C’est fou. Monkey Locky est arrivé à Lyon, Aix-en-Provence, Bordeaux et Cannes, et on vise une centaine d’autres villes dans les prochains mois. J’adore l’aspect rechercheréflexion-action d’un projet qui démarre. Aujourd’hui, j’aimerais apprendre l’espagnol. Et pourquoi pas m’envoler en Amérique latine ? ■