UN COSMO AVEC… FANNY SAGE

« À mon rôle dans Vernon Subutex, la série de Cathy Verney adaptée du roman de Virginie Despentes. » Silhouette gracile, short en jean et débardeur blanc, Fanny semble presque fragile lorsqu’on la rencontre dans un bar du 11e arrondissement de Paris. Pourtant, dès qu’elle parle, on sent la force qui émane de cette danseuse contemporaine de 29 ans, qui a joué le mannequin pour notre série mode Yoga (voir p. 146). À l’âge de 3 ans, elle débute la danse dans sa ville natale, près de Bordeaux, entourée de parents qui l’ont « toujours laissée libre ». Après le bac, elle se forme au Conservatoire national supérieur de Lyon, puis elle débarque à Paris où elle rencontre une chorégraphe qui lui fait confiance. C’est parti : elle bosse pour des compagnies de danse contemporaine, enchaîne les auditions, et répond un jour à une annonce sur Facebook : « Qui est libre pour un tournage de la marque Chloé ? » C’est ainsi qu’elle commence à danser devant la caméra. Pour des campagnes de pub (Nina Ricci, Cartier, Hermès, Dior, Chanel), mais aussi dans les clips de Placebo, Stromae, Elton John, Angèle. En 2015, le cinéma lui fait les yeux doux : elle double Lily-Rose Depp dans la Danseuse, de Stéphanie Di Giusto. En 2017, François Ozon la fait jouer dans l’Amant double : « J’étais avec des pointures : Marine Vacth, Jacqueline Bisset… J’ai adoré l’idée d’incarner un personnage. » Puis arrive Vernon Subutex, où elle incarne Séverine, l’ex-amoureuse du héros joué par Romain Duris, « un acteur incroyable ». En ce moment, elle auditionne pour un premier rôle. On croise les doigts pour elle. « Ce qui m’intéresse dans le cinéma, c’est d’être transformée. Le jeu d’acteur m’a appris la liberté : avec la vidéo, tu peux te tromper, recommencer. » Elle est aussi prof pour des workshops et chorégraphe, passant naturellement d’un univers à l’autre. « Je ne me suis jamais sentie aussi bien sur scène qu’aujourd’hui. Question de maturité, de connaissance de soi aussi. » Sa pratique assidue du yoga est devenue un besoin. « À Paris, j’en fais tous les jours. À l’étranger, je prends des cours là où je suis. » Notamment en Asie, où elle aime passer ses rares vacances. « La nourriture, le climat, les gens… Tout me parle là-bas. » Sa dernière création est d’ailleurs un solo s’inspirant de la philosophie japonaise. L’avenir, elle l’imagine comment ? « Je sème des graines… je n’attends rien, mais j’y crois ! » Un jour, elle aimerait quitter Paris. Une maison près de l’océan, un jardin, une famille. Et la danse, toujours, comme une seconde nature. ■