Cosmopolitan (France)

LE CHOUCHOU : JULIEN ALVAREZ

Impeccable chef pâtissier, il officie au restaurant gastronomi­que et au tea time du Bristol, à Paris.

- PAR FLORENCE TRÉDEZ

AAvec ses faux airs de Yann Barthès – en plus timide – et sa gentilless­e innée, Julien Alvarez est une crème. On a rendez-vous au Bristol, où il officie depuis un an et demi comme chef pâtissier et il a apporté, ô joie, des chocolats confection­nés à l’atelier, ouvert récemment, du palace parisien. À 35 ans, le chef sait tout faire. Champion du monde de pâtisserie 2011 (pour le compte de l’Espagne, lui qui a la double nationalit­é), il est décrit par Christophe Michalak comme un « technicien de folie ». Pourtant, il garde une vision humble de son métier : « Je peux faire la tarte aux pommes la plus compliquée du monde, si celle de ma grand-mère est meilleure, c’est raté. Je le dis souvent aux jeunes qui travaillen­t avec moi : attention à trop de technique ! »

Il fouille dans son portable à la recherche de photos de sa fille, Ava, un an et demi : « Depuis qu’elle est née, je relativise tout. » Julien Alvarez est un tendre. Aussi craquant que l’un de ses hits, le mango cheesecake, réalisé en trompe-l’oeil, en forme de mangue. Pas le genre à terroriser sa brigade façon Cauchemar en cuisine. « Bien sûr, ce métier reste très hiérarchiq­ue et garde un côté militaire, pas le choix lorsqu’on doit sortir deux cents plats en un temps imparti. Mais si j’aime l’autorité, je ne suis pas autoritair­e. Je n’élève jamais la voix. Crier, cela signifie qu’on perd le contrôle de la situation. » Remarqué par Éric Frechon, chef historique du Bristol, il a fait ses armes au Peninsula et au Café Pouchkine, à Paris. Un parcours stylé pas gagné d’avance. « À l’école, j’étais feignant. Je ne travaillai­s que lorsque je comprenais l’utilité des matières que j’étudiais. »

Né à Bergerac, dans le Périgord, il adorait aller en cuisine goûter les plats que confection­naient ses parents, restaurate­urs.

Ils dirigent l’une des plus belles tables de la région

– le restaurant du château Monbazilla­c – mais se séparent lorsque Julien a 15 ans. Il part alors à Toulouse faire deux ans de sport-études (il est fan de vélo) puis réussit un bac ES. « J’avais arrêté le sport et je me voyais faire un métier manuel, contre l’avis de mes parents. Et la pâtisserie m’a tout de suite passionné. » Depuis, il reste un fou de gâteaux, qui puise son inspiratio­n partout : « Je peux aussi bien être inspiré par un film, une série ou les jouets de ma fille », explique ce fan de Matthew McConaughe­y ou de Sandrine Kiberlain. Et c’est aussi un garçon très chou.

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