Avec mon mec et des amis
J’ai passé un an sur l’Atlantique
pour larguer les amarres ! Les alizés nous sont favorables, on glisse sur l’Atlantique. Mon mec est le skipper en chef. Je déchante rapidement : les trois premiers jours, je suis malade. Mais quand on arrive le long des côtes espagnoles, mon mal de mer a disparu, le soleil brille, j’ai la pêche ! On se ravitaille en Espagne, on fait des sauts de puce au Portugal, et début octobre on arrive au Maroc, notre première étape. On prend contact avec des associations, on visite des écoles, on fait des castings pour dénicher les gamins qu’on fera tourner dans le film – qui parlera ici du manque d’eau douce. On dort sur le bateau mais on passe nos journées à arpenter les villages. Peu à peu, on oublie nos codes, nos habitudes. On se fond dans le paysage. On rencontre une gamine géniale, Khadija, qui sera notre traductrice. Sa famille nous invite à manger le couscous, on se fait charrier, on rigole. Quand on repart deux mois plus tard, on a tissé de vrais liens. L’étape suivante, c’est le Sénégal, une autre claque. Le premier soir, l’imam du village égorge un mouton devant moi, j’ai failli tourner de l’oeil ! Les péripéties s’enchaînent, on apprend beaucoup, on doit se débrouiller, à l’époque il n’y a pas de smartphone. On grandit d’un coup.
Des moments extraordinaires, on en vit beaucoup, mais le plus fort, c’est la traversée de l’Atlantique. Fin janvier, on quitte le Cap-Vert, direction la