Hervé
C’est l’heure H. H comme Hervé, le chanteur de Fontenay-le-Fleury, qui sort un nouvel album enivrant et solaire.
Il dit « grave », « ça me fait super kiffer », « je prends une tartine », « le confinos ». Avec son crâne rasé et son large sourire, Hervé, 28 ans, vous plonge avec humour dans un bain de modernité. Roi des BPM, il mélange habilement la chanson française à la Bashung et musique électronique façon jungle ou drum’n’bass. Et entre ainsi dans la cour des grands. Mais avec un côté bonhomme, humain, qui le rend foncièrement sympathique. À l’image du récent clip de Si bien du mal où on le voit confectionner des crêpes dans sa cuisine durant un plan séquence de 3’29. « J’aime bien cuisiner, dit-il.
J’ai utilisé la recette de ma grand-mère bretonne, avec beaucoup de beurre salé. J’avais un peu peur de sortir ce clip pendant le confinement, on allumait la télé, on comptait les morts, et moi je faisais des crêpes… Mais finalement, les gens l’ont repris, ont fait un challenge, j’ai reçu plein de vidéos de fans qui dansaient dans leur cuisine. »
Derrière l’homo domesticus se cache un jeune chien fou. Cet ex-futur footballeur, qui avait chanté « les supporteurs qui ne supportent plus les hors-jeu, les horreurs, les horaires » dans son premier EP intitulé Mélancolie FC (sorti l’année dernière), est du genre habité H24 par la musique à la ville. Et pris de frénésie sur scène. « Depuis que j’ai 15 ans, j’ai un rapport physique à la musique, explique-t-il. Et pour cet album, j’ai particulièrement travaillé les rythmiques. J’avais envie d’ouvrir les fenêtres et de proposer des trucs plus dansants, lumineux. Comme un grand lâcher prise. » Résultat : confiné là où il avait écrit tout l’album, chez son père, dans le Finistère nord, il n’a pu s’empêcher de réaliser deux autres clips. L’un,
Maelström, est filmé à l’aide d’un iPhone 8 « scotché sur le cul de la bagnole de mon père », l’autre,
Addenda, tout aussi percutant, le voit rouler à bord d’une décapotable en chantant à tue-tête « j’ai le coeur qui bat pour toi cent fois par minute ». Romantique, Hervé ? Soudain sérieux, l’exmembre du duo électro Postaal avoue avoir imaginé ce morceau plutôt comme un dialogue avec lui-même. « J’aimais bien qu’on puisse penser que je parle d’une fille et que je suis amoureux, dit-il. Mais, en fait, c’est vraiment un morceau d’introspection sur une musique inspirée par la french touch. Pour l’heure, je suis toujours célibataire. Je ne prends pas l’amour à la légère, pour moi c’est vraiment ce qu’il y a de plus précieux. » Décidément, ce chouchou si sensible et si solaire nous fait kiffer. Grave.