ÇA, JE GARDE
Le plaisir de rester chez moi, avec un repos, une solitude, même un ennui, débarrassés de culpabilité et de dévalorisation. Une journée par week-end minimum. Façon recharge de batteries. L’autonomie. Désormais, je sais planter un clou, changer une douille, refaire un joint, décaper un volet, dévisser un siphon, poser une tringle, gonfler un pneu, rebooter ma box, fabriquer du pain infect, épiler mes sourcils, me teindre les cheveux et les oreilles. J’ai acheté un diable, une perceuse, une yaourtière et planté du basilic dans une jardinière accrochée à ma fenêtre: je sais me débrouiller seule, c’est pas parfait, pas toujours suffisant, mais hautement satisfaisant. Le yoga. Ou le fitness. Ou la poterie, le jogging, la couture. Toute activité que j’ai découverte et qui m’a offert évasion et équilibre. Ce bouquin de Christophe André sur la méditation qui traînait dans ma bibliothèque? Je l’ai enfin ouvert et plus jamais refermé: maintenant il fait partie de mon programme quotidien. Mon robot aspirateur et le confort d’un appartement bien rangé, avec ce sentiment inégalé d’appropriation de la tanière que l’on éprouve à nettoyer sa maison. Maintenant j’ai de grosses envies d’extérieur, mais depuis une base propre et saine.