Cosmopolitan (France)

« Je suis passée de graphiste à commis de cuisine »

Une graphiste passionnée de cuisine, ça donne des missions très food. Jusqu’à ce qu’Élisa décide de passer derrière les fourneaux.

- PAR MATHILDE EFFOSSE. PHOTO FABIEN BREUIL.

Ma vie avant

Bac en poche, je commence une prépa commerce que j’abandonne au bout de cinq mois. Un ami de mon père me propose un stage dans son agence de pub : la créa, les shootings… J’adore ! Je change pour une école de pub. Diplômée et passionnée de cuisine, je trouve surtout des clients dans le monde culinaire : photos de restaurant­s, dessins de menus… Mais, au bout de quelques années, je commence à m’ennuyer : l’excitation des débuts s’essouffle, je ne me donne plus à 100 %.

Le déclic

À côté de mon espace de coworking, un bar à vins ouvre.

Je vais voir le patron, je lui demande s’il cherche quelqu’un. « Tu cuisines ? » Non, mais je suis archi motivée. Il me propose un test. Tous les soirs, j’enlève ma casquette de graphiste pour cuisiner chez lui.

On n’est que deux, je reçois de vrais cours particulie­rs ! J’apprends à concocter des pâtes maison, des saint-jacques gratinées… Je réalise : j’aime la cuisine plus que le graphisme.

Action !

Admise à l’école Ferrandi, pendant un an j’apprends la cuisine, la gestion d’un restaurant, d’une carte, la compta, l’hygiène… Pour payer mon loyer, je continue le graphisme. J’ai deux formations à faire : la première se passe mal, j’épluche des légumes pendant un mois ! Puis la cheffe Cybèle Idelot m’en propose une dans son restaurant à Boulogne, qui commence… le premier jour du confinemen­t. Dégoûtée ! Elle a aussi un domaine dans les Yvelines, La Ruche : déconfinée, j’y bosse trois semaines. Là, une cheffe américaine m’apprend énormément, et le graphisme peut beaucoup m’aider pour le dressage des assiettes… Elle me propose de rester.

Et maintenant ?

Je suis commis de cuisine à La Ruche. Le menu change tous les jours selon les fournisseu­rs, le potager… Je suis sur les amusebouch­es et les entrées, mais j’aide aussi la cheffe sur les plats. Ce que j’adore, c’est faire les pâtes de A à Z et couper le poisson – le cuire, ça me stresse, c’est si délicat ! Les cuisines sont entourées de baies vitrées qui donnent sur un jardin, je vais y chercher mes herbes. Je suis trop heureuse. Mon rêve, ce serait de monter un resto sur un voilier, dans les Caraïbes, changer la carte en fonction de ce que je trouve… Ambitieux, mais mon parcours m’a appris une chose : tout est possible !

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