J’ÉCONOMISE ÉCOLO
Ma priorité, c’est la planète. Et aussi mon porte-monnaie. PAR HÉLÈNE FAURE
Ma priorité, c’est la planète. Et aussi mon porte-monnaie.
On ne sait pas vous, mais nous en ce moment on a envie de revoir nos vies de fond en comble pour nous débarrasser du superflu, simplifier et ne garder que l’essentiel (ou presque). On a écouté les trucs et astuces de femmes qui ont réduit ou changé leurs modes de consommation, utilisé leurs ressources plus intelligemment et dépensé moins. Des vies plus vertes et un compte en banque dans le vert ? C’est décidé, on va tout faire comme elles.
Je me déplace à vélo
« J’habite en grande banlieue parisienne et ma voiture a longtemps été un prolongement de moimême. Mais il y a quelques années, quand elle a commencé à tomber souvent en panne, je suis passée au Navigo. Pendant le confinement, j’ai franchi une nouvelle étape : j’ai acheté un vélo d’occasion… Et j’ai été conquise : trop contente de pouvoir faire de nouveau les trajets de porte à porte, sans la contrainte des horaires, des changements… La liberté, même si ça prend parfois du temps, mais pas plus que d’attendre un train annulé – et près de 80 € d’économies par mois. Bon, avec l’hiver je vais peut-être reprendre un peu les transports en commun. Je reste zen, le vélo doit être un plaisir, pas une contrainte. » Aurore, 32 ans
Je récupère des caisses de vin en bois pour en faire des étagères
« Et je me sers de palettes garnies de coussins en guise de banquette. À chaque fois que je vois des encombrants dans la rue, je me demande : qu’estce que je pourrais en faire ? En revanche, mon vieux mug qui n’a plus d’anse, déjà recollée mille fois… Je le balance. » Barbara, 33 ans
J’achète d’occasion
« J’ai été une acheteuse frénétique : il fut un temps où j’avais assez de tenues pour passer un an sans remettre la même… Mais les temps changent, je n’ai plus les mêmes envies ni les mêmes priorités. Maintenant j’achète tout d’occasion, sur Vinted notamment. Quand je vois un article qui me plaît en magasin, je regarde tout de suite si je peux le trouver sur les applis. Acheter des pépites pas cher, c’est mon petit bonheur – comme ce sac Lancel à 75 euros, ma dernière acquisition en date. Je préfère d’ailleurs acheter un beau produit que dix de mauvaise qualité. Et ça marche dans les deux sens : je me suis fait un petit pécule en vendant une bonne partie de mes stocks de vêtements. » Florence, 35 ans
J’utilise des couches et lingettes lavables
« On ne va pas se mentir, c’est un coup de main à prendre et un investissement de départ. Mais ça permet d’économiser sur le long terme, et quand je vois les poubelles de couches qui s’accumulaient quand mon bébé venait de naître… Bon, après on ne se met pas trop la pression, en vacances par exemple on repasse aux couches jetables. J’essaie de me concentrer sur ce que je fais, sans m’arc-bouter sur ce que je pourrais mieux faire. » Marinette, 28 ans
Je couvre les casseroles quand je cuis des aliments
« Ça permet de consommer quatre fois moins d’électricité. En plus ça cuit plus vite et ça évite de brûler les légumes. » Chloé, 33 ans
Je fabrique mes propres produits ménagers
« Avec du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc et du savon de Marseille, en variant les combinaisons et les dosages, on peut à peu près tout faire : du déodorant, du Destop, des nettoyants ménagers… C’est super simple, pour un impact environnemental bien moindre que les produits vendus dans le commerce (sans parler de leurs emballages plastiques). Pour la lessive, j’ai acheté quelques pastilles, fait bouillir dans de l’eau, ajouté de l’huile essentielle de lavande : pour moins de 10 euros, j’en ai suffisamment pour tenir un an ou presque. Ça donne vraiment envie de tout fabriquer soi-même, je cherche de nouvelles idées, peut-être faire pousser des plants de tomates sur mon balcon. » Désirée, 31 ans
J’utilise une gourde
« J’ai été voir des amis qui se sont installés dans le Gard, on a fait beaucoup de randonnées, on achetait des sandwichs en prévision – à chaque fois je payais une bouteille d’eau, en me disant que c’est vraiment idiot : j’en ai plein à la maison. J’accumulais les petites bouteilles en plastique dans le frigo… Mes amis ont eu pitié, ils m’ont offert une gourde pour mon anniversaire – toute dorée, j’adore. Évidemment, je me suis empressée de l’oublier dans la portière de la voiture, dès la randonnée suivante. Mais j’ai pris le réflexe et ça va me faire économiser le prix (et le poids pour la planète) de centaines de bouteilles d’eau. » Sophie, 34 ans
Je prends moins l’avion
« Le confinement a été un déclic : les déplacements à l’arrêt pendant plusieurs mois et on arrive à peine à nos objectifs de la COP 21 ? J’ai vu à quel point on était loin du compte en temps normal, avec nos petits week-ends en amoureux, nos vacances à droite à gauche entre potes… On a décidé que désormais, on allait recentrer, passer nos congés en France, et même idéalement près de chez nous, à Paris : quand les déplacements étaient encore limités à 100 km, on est allés passer un super week-end de pont chez des cousins de mes parents à Fontainebleau. On a découvert qu’on pouvait partir en vacances en RER ! Ce qui tombe bien, parce qu’on a aussi beaucoup moins d’argent en ce moment. On va quand même s’autoriser un aller-retour en avion par an, en compensant les rejets de CO grâce au programme Action carbone solidaire de la fondation Good Planet. » Juliette, 27 ans
Je suis devenue végétarienne
« En tout cas, j’y viens progressivement. Je ne suis ni prosélyte ni moralisatrice, mais j’ai lu le livre Faut-il manger les animaux ?, de Jonathan Safran Foer, à un moment où j’étais déjà en réflexion sur le sujet et ça a achevé de me convaincre. Avantage bonus, les lentilles corail coûtent bien moins cher que la côte de boeuf. » Vanessa, 29 ans
J’appelle le 0808 800 700
« C’est le service public de la rénovation énergétique. Je devais faire des travaux dans mon nouvel appartement lyonnais pour installer du double vitrage, isoler, changer de chaudière… Je voulais des installations modernes et sobres en énergie. Il y a plein de primes, de prêts, d’accompagnements disponibles, ça valait la peine de se renseigner – mais c’est une galaxie dont je ne soupçonnais pas l’extrême complexité. Donc j’ai appelé un conseiller pour me faire tout expliquer au téléphone. » Marine, 31 ans
Je débranche tous les chargeurs
« Je ne laisse jamais les chargeurs de téléphone ou d’ordi branchés au mur : ils utilisent moins d’énergie à vide que connectés, c’est vrai, mais ils en utilisent quand même. Pour la même raison, j’évite de laisser mon portable charger toute la nuit. Ça paraît anecdotique, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières ! Prochaine étape, je viens de commander des multiprises à interrupteur, pour pouvoir les éteindre quand je sors
de chez moi : il paraît qu’en débranchant les appareils en veille, on économise 10 % de sa consommation. Je vous dirai si c’est vrai… » Heyzia, 33 ans
Je m’autoconfine
« Une semaine tous les mois. Moins de sorties, moins de bruit, moins d’argent dépensé, moins d’énergie perdue : comme des vacances à la maison. » Chiara, 27 ans
J’espace les shampooings
« Avant, je me lavais les cheveux tous les deux jours, maintenant c’est plutôt tous les trois ou quatre jours, et je vois la différence. Mes cheveux sont plus beaux – pas plus gras, au contraire –, j’utilise moins d’eau, moins de produits toxiques pour l’environnement, et forcément je dépense moins. Pour tout vous dire, ça a commencé quand mon chauffe-eau est tombé en panne l’hiver dernier… » Maeva, 27 ans
Je n’utilise pas d’appareils électriques le dimanche
« Le samedi en allant me coucher, j’éteins mon téléphone, mon ordi, et je débranche le wifi, pour ne rallumer que le lundi matin. Ça procure un sentiment de repos et d’ouverture incroyable, à la fin de la journée j’ai quasiment l’impression de rentrer de vacances. Accessoirement, ça permet de consommer un septième d’électricité en moins – sachant qu’une box est aussi gourmande en énergie qu’un frigo ou qu’une télé, quand même. Bref, je le conseille à tout le monde. » Éliane, 33 ans
Je ferme la fenêtre quand je mets le chauffage
« Sinon c’est vraiment, littéralement, jeter de l’argent par les fenêtres. » Hannah, 26 ans
Je ne fais les courses qu’une fois par semaine
« Certes, ça demande du temps de planifier ses repas, mais finalement pas plus que de retourner au supermarché tous les deux trois jours quand le frigo est vide. Et du coup quand il me manque un ingrédient, je fais avec ce que j’ai. Ça évite le gaspillage, ça libère l’esprit de ne pas naviguer à vue, et ça force à être créatif : savez-vous qu’avec des boîtes de haricots rouges et de tomates (plus quelques oignons et les épices que vous avez sous la main), vous avez de quoi faire un chili sin carne ? Quand la vie est simple, c’est bien. » Louise, 32 ans