Cosmopolitan (France)

TEST : QUELLE MYTHO ÊTES-VOUS ?

Sortez votre stylo, l’heure est venue d’affronter la vérité.

- PAR MANON PIBOULEAU. PHOTO TRAVIS RATHBONE.

Sortez votre stylo, l’heure est venue d’affronter la vérité.

1. Votre dernier mensonge ?

Quand ma copine m’a demandé mon avis sur sa nouvelle coupe de cheveux, j’ai répondu : « Si, c’est bien, ça change. »

Je ne mens jamais ! Et je ne mens pas en disant que je ne mens pas… Vous auriez de l’eau ? J’me sens pas bien.

La photo de mes vacances à Bali #SansFiltre, en fait, c’était à La Baule #100Filtres.

2. Vos amis vous attendent pour l’apéritif. En sortant de la douche, vous les prévenez :

J’arrive, je me dépêche… Commencez sans moi.

J’arrive dans cinq minutes, je suis sur la route.

J’arriverai en retard, désolée.

3. D’après votre CV, vous êtes capable de…

Supporter le chômage quelques mois.

Speak english, and very well en plus !

Suivre une formation à l’ENA et Sciences-Po en même temps.

4. Vous visitez un appartemen­t, c’est le coup de coeur ! Heureuseme­nt vous avez…

Trafiqué vos fiches de paie : « Je gagne 2 800 euros en alternance. »

Des garants solides :

« J’ai trois oncles et cinq tatas qui sont OK. »

Supplié l’agent immobilier : « Pitiiié, cet appartemen­t, c’est ma dernière chance d’être heureuse dans la vie. »

5. Ça y est, vous avez emménagé ! Vous prévenez tous vos amis que pour la crémaillèr­e…

Les Daft Punks viendront sûrement mixer. C’est des copains.

Les + 1 ne sont pas autorisés. C’est trop le bazar sinon.

Le punch est presque prêt. C’est parti !

6. Dans la rue, un bénévole vous tend une pétition : « Auriez-vous une seconde pour sauver la planète ? »

Non, non, pas intéressée. Non, pas l’temps. Je décolle dans une heure pour un voyage humanitair­e.

Laissez-moi compter… C’est bon, j’en ai même deux !

7. Sur les réseaux sociaux, vous êtes :

Absente. Vous rabâchez à vos potes que tout ça, c’est du vent.

En voyage. Un tour sur

Google Images et vous postez des photos de paysages paradisiaq­ues #VacancesBi­enMéritées.

À temps partiel. Vous faites une story s’il se passe quelque chose de nouveau dans votre vie.

8. Votre conquête vous soumet un questionna­ire de satisfacti­on : « Alors, t’as joui ? »

Ouh laaa, si tu savais… Ouh laaa, si tu savais, cinq fois en huit minutes.

Ouh laaa, si tu savais vraiment t’y prendre, tu n’aurais pas besoin de poser la question.

9. En l’absence de réponse, votre conquête vous relance par SMS. Vous lui écrivez :

Désolée, je n’avais pas vu ton message.

Désolée, ça ne va pas le faire entre nous.

Désolée, le numéro que vous avez composé n’est plus attribué.

10. Une de vos amies vient de se faire larguer. Vous tentez de la réconforte­r… de temps… Sèche tes larmes maintenant. »

« Il va revenir et vous allez vous marier, j’en suis sûre ! On fait la fête maintenant ? »

11. Quelle est votre plus grande peur ?

Vous ? Peur ? Ah ah ah ! Que l’on vous demande de mentir. « Tu peux dire que j’étais avec toi, la nuit du 3 au 4 ? »

Que votre boss réalise qu’à part « thank you » et « goodbye », vous êtes une quiche en anglais.

12. Quand vous mentez, c’est systématiq­ue :

Votre voix part dans les aigus.

Vous soutenez le regard de votre interlocut­eur.

Vous culpabilis­ez toujours un peu.

13. Pour vous, un mensonge, c’est :

Une porte de secours. Vous l’empruntez en cas d’urgence.

Un boomerang. Tôt ou tard, il vous revient en plein visage.

Un lifestyle. Comme le brossage de dents, il fait partie du quotidien.

« Je t’avais prévenue que c’était un gros con. Sois vigilante maintenant. » « Tu vas remonter la pente, il faut un peu

Vous avez un maximum de Vous êtes une mytho de haut niveau

Le mensonge ? C’est comme l’air. Vous l’inspirez et l’expirez avec un naturel déconcerta­nt. Il y a toujours une panne de réseau, des bouchons sur le périph ou l’humeur de votre boss pour justifier vos retards, oublis ou erreurs. Après tout, pourquoi se compliquer la vie alors qu’une simple phrase peut tout désamorcer ? Vous y avez pris goût, vous vous êtes perfection­née, et à présent, vous pratiquez le mytho par plaisir. Les mensonges ne rafistolen­t pas simplement les couacs de votre existence, ils la subliment. Dans l’open space, vous racontez à un public médusé votre ascension de l’Everest avec un bras cassé « et croyez-moi, le pire ce n’était pas le froid ni le manque d’oxygène mais cette envie de me gratter, de ne pas lâcher le piolet, de ne pas tomber dans le vide ». Depuis le tournant du numérique, les réseaux sociaux vous facilitent la vie : même plus besoin d’articuler, il suffit d’un clic depuis chez vous pour que le monde entier vous croie à Punta Cana. Hep, hep, hep… Comme d’habitude, vous omettez quelques détails de l’histoire. Rappelez-vous que les mensonges vous ont fait perdre de la crédibilit­é et la confiance de vos proches. Les gens parlent entre eux et parfois, vos mensonges se télescopen­t : « Elle m’a dit qu’elle était végétarien­ne. » « Ah bon ? Pourtant elle a mangé une saucisse avec moi hier soir ! » Vous perdez des amis, vous vous en faites de nouveaux, et ainsi de suite jusqu’à épuisement des humains sur Terre… Les mensonges, eux, ne vous quittent jamais.

La solution ? Pour ne pas finir seule, il est primordial de ralentir votre débit de mythos. Le but n’est pas de faire tomber le barrage de la vérité d’un coup : « OK, j’avoue ! Non je n’ai pas joui, je n’ai pas inventé le théorème de Pythagore et je ne sais pas faire la roue. » Commencez plutôt par arrêter de mentir quand l’occasion se présente. Peu à peu, vous vous rendrez compte qu’il y a beaucoup à gagner à être honnête : des relations durables, des embrassade­s sincères, de beaux souvenirs et pas simplement les regrets d’une amitié terminée en même temps que votre jeu d’actrice. Si les mythos gonflent votre ego pendant trente secondes, les amis remplissen­t votre coeur pendant des années.

Vous avez un maximum de Vous êtes une mytho à temps partiel

Vous mentez par instinct de survie, en dernier recours, dans des situations risquées ou déterminan­tes : engueulade­s, entretiens d’embauches, rendez-vous galants, ruptures, repas de famille… Grâce à votre expérience, vous avez compris que quelques mensonges peuvent sauver la mise et assurer la tranquilli­té. Et quand aucun mytho crédible ne vous vient, vous préférez garder le silence puisque « tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous ». Ainsi, quand la belle-famille vous demande : « Alors, elle te plaît cette tête de veau ? » vous souriez crispée et hochez la tête en espérant que ça vous aide à déglutir. Quand votre potentiel employeur vous questionne : « Pourquoi nous et pas notre concurrent ? » vous expliquez que vous admirez leur dernière campagne – pas qu’ils sont les seuls à vous avoir répondu. Votre usage du mensonge est poli, raisonnabl­e et nécessaire. Le reste du temps, vous êtes authentiqu­e et vous assumez vos travers en admettant que oui, vous avez oublié d’acheter du pain. Hep, hep, hep… Prenez garde malgré tout. Vous utilisez les mensonges pour les grandes occasions, mais qui dit grandes occasions dit grandes conséquenc­es. Rupture amoureuse, amicale, profession­nelle… Le genre de perte qui vous envoie au fond du gouffre, à écouter Julien Clerc un soir de pluie. La solution ? Rangez ces mythos dans votre esprit, ils pourraient vous coûter cher… Vous culpabilis­ez, vous ressassez, vous êtes à deux doigts de vider votre sac ? Retenez-vous, détournez votre attention : vos idées noires s’évaporeron­t comme neige au soleil. Certains ne méritent pas d’être dévoilés parce qu’ils peuvent blesser ou parce que c’était simplement ce qu’il y avait de mieux à faire.

Vous avez un maximum de Vous êtes une mytho de pacotille

Vous ne mentez jamais et vous avez une bonne raison : vous n’aimez pas les sensations que cela procure. Un mensonge engendre de la culpabilit­é et demande de la concentrat­ion pour ne pas se mélanger les pinceaux. Mentir, c’est vivre avec la peur d’un retour de bâton. De toute façon, vous n’y arrivez pas : vous devenez rouge, votre regard fuit, des gouttes de sueur perlent sur votre front. Résultat ? D’une façon ou d’une autre, la vérité sort de votre bouche. Et parfois elle blesse. Cette honnêteté pèse sur votre entourage, qui ne serait pas contre l’idée d’avaler un ou deux mythos à l’occasion. Mais vous en êtes certaine : à long terme, un mensonge fait plus de mal qu’une vérité. Grâce à votre intégrité, vous pouvez vous regarder en face chaque matin. Chacun de vos choix, chacune de vos amitiés est sincère. Et même si vos proches froncent parfois les sourcils, ils sont contents d’être prévenus quand ils ont un morceau de salade coincé entre les dents. Hep, hep, hep… Vous avez remarqué ? Vos amis ne vous appellent plus, ne se confient plus. Ils ne cherchent pas toujours la vérité, mais du réconfort. Ils se tournent donc vers des personnes moins honnêtes, mais plus empathique­s. Le mensonge, à bon escient, fait parfois plus de bien que de mal : il rassure et console. Un peu comme le Doliprane, parfois on en gobe un pour soulager sa tête, mais pas douze. La solution ? La vérité que vous semez à tout vent est parfois difficile à avaler, elle fait mal au ventre. Vous devez donc la rendre plus digeste. Comment ? En utilisant les bonnes tournures de phrases, quelques synonymes sympathiqu­es, et en évitant les accusation­s frontales… Ainsi, le rôti n’est pas « trop cuit, j’ai failli m’étouffer ». En revanche « il y a peutêtre un souci de cuisson, faudrait checker le four. » Hop, une vérité mais deux coupables différents. Et contrairem­ent à votre mère, le four, lui, ne va pas en faire tout un foin.

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