Cosmopolitan (France)

SEPTIÈME CIEL : ÇA SE PASSE COMMENT CHEZ VOUS ?

Cinq femmes se dévoilent sans fard et sans tabous.

- PAR HÉLÈNE FA URE

Cinq femmes se dévoilent sans fard et sans tabous.

Qui est à l’aise dans la position du chevalier volant ? Qui sait ce qu’on est censées faire, au juste, de ces boules de geisha reçues à notre anniversai­re ? Qui continue à faire l’amour tous les jours avec son conjoint de dix ans ? Intuitivem­ent, on a envie de répondre : pas grand monde.

Pour en avoir le coeur net, on a interrogé des femmes, en couples ou célibatair­es, sexuelles ou moins… Elles ont répondu à toutes nos questions, celles qu’on se pose sans oser (toujours) leur poser. Des témoignage­s sans fard, pour s’inspirer, mais aussi déculpabil­iser et faire tomber les mythes. On ne sait pas pour vous, mais nous, ça nous a fait le plus grand bien.

Anne, 33 ans

La dernière fois ? « C’était il y a quinze jours, avec mon mec de plus de dix ans. »

Quelle fréquence ? « On ne peut pas dire qu’on baise comme des lapins : disons une fois par mois ? Et encore, je suis gentille ! Pour moi, la vraie libido, c’est huit jours par cycle environ, rarement plus – si on exclut les règles, la semaine d’avant où je ne me sens pas très bien, la semaine d’après, où je n’ai pas trop envie… Ça correspond plus ou moins à ma période d’ovulation. Et en ce moment, mon mec est préoccupé, il n’a pas beaucoup de désir non plus. Donc l’un dans l’autre, pour tomber à un moment où on a tous les deux envie… » Quelles positions ? « J’aime beaucoup quand nos corps sont collés, son torse collé contre moi, que je sois allongée sur lui ou lui sur moi, ou par-derrière, mais collés. Ça me plaît aussi quand je suis allongée à plat ventre, lui complèteme­nt allongé sur moi, il me serre très fort… Pour les préliminai­res, j’aime bien la fellation, moins la masturbati­on de mon mec, j’ai l’impression de ne pas savoir faire. Je ne raffole pas du cunni. Et je maintiens, pour avoir réessayé récemment, que je n’aime pas tout ce qui est anal, ni les doigts ni la bouche. Il y en a qui disent qu’elles ont des orgasmes par là mais je ne vois pas. » Un orgasme ? « Pas la dernière fois. Si mon clitoris n’est pas stimulé, gonflé, il peut y avoir vingt minutes d’allersreto­urs, je n’aurai pas d’orgasme. Ça arrive de plus en plus que je me caresse avant, je me chauffe (pas forcément devant lui, je ne veux pas trop attaquer sa virilité : lui, ça lui prend des plombes, moi en trois minutes je peux arriver à ce que je veux), après je lui saute dessus et il est content. »

Ce qui fait la différence ? « Avant, je cherchais surtout son désir à lui, je couchais pour coucher. Récemment, depuis un an, je pense beaucoup plus à moi-même. Mon objectif est d’avoir un orgasme, alors je me mets en condition pour ça. J’ai montré à mon mec, mais on est un vieux couple, il est un peu fainéant… Les hommes ont aussi tendance à penser qu’il y a une recette absolue, qu’on est toutes pareilles, qu’on aime toutes les mêmes choses, or je ne crois pas que ce soit le cas. C’est pour ça que la masturbati­on prérapport est essentiell­e. Il faut savoir se masturber. »

Florence, 25 ans

La dernière fois ? « C’était il y a deux trois semaines, avec mon “plan cul” du moment. »

Quelles positions ? « Un missionnai­re tout ce qu’il y a de plus basique – j’aime bien, ça stimule tout, le vagin et le clitoris. Pour moi, la position dépend beaucoup de la physionomi­e du mec, il y a une question de taille qui intervient. Quand mon partenaire est trop bien équipé, la levrette me fait mal. En revanche s’il est moins bien doté, c’est la position parfaite : j’ai l’impression d’en tirer le maximum ! »

Un orgasme ? « Pour moi l’orgasme est quasi systématiq­ue, j’en ai un presque à chaque fois. »

Quelle fréquence ? « J’ai couché avec cet homme plusieurs fois, mais sinon ces derniers temps ont plutôt été un désert sexuel. Mon précédent rapport datait de Noël, avec un Belge, et avant ça de juin l’an dernier.

Il s’en est fallu de peu pour qu’il ne se passe rien pendant deux ans. Si j’arrive à maintenir une activité, c’est de haute lutte ! »

Ce que tu aimes ? Ce que tu n’aimes pas ? « Je n’aime pas quand le rythme est trop rapide, j’ai envie de leur dire : ce n’est pas comme ça que ça marche ! J’aime bien prendre mon temps, les mouvements amples et lents. »

Marine, 31 ans

La dernière fois ? « C’était il y a quatre jours, avec mon copain. » Quelle fréquence ? « On doit avoir un rapport par semaine – c’est d’ailleurs un sujet qui revient souvent : il voudrait que ce soit plus fréquent, alors que ce rythme me convient bien. Je me suis beaucoup interrogée sur ma libido, j’avais l’impression de ne pas en avoir assez… Ce n’est pas facile parce qu’on valorise le fait de faire du sexe souvent. Pour moi il faut démystifie­r, on a mis trop d’attente, de pression derrière le mot libido : ça fluctue tellement dans le

temps, selon notre état physique, mental, nos préoccupat­ions… et notre santé. Comme une femme sur dix, je suis atteinte du SOPK (syndrome des ovaires polykystiq­ues), dont l’un des effets est cette baisse de la libido. Ça m’a rassurée de savoir qu’il y a une explicatio­n médicale. »

Quelles positions ? « Je peux prendre du plaisir dans plusieurs positions, en revanche très peu me procurent de la jouissance : ma position préférée, c’est vraiment quand je suis au-dessus. Le clitoris est stimulé, donc ça suscite une réaction plus forte, plus tôt. J’ai l’impression qu’on ne parle pas beaucoup de cette position alors que beaucoup de femmes la kiffent. De manière générale, je ressens une immense différence entre ce qu’on nous présente partout et ce qu’il se passe. » Ce que tu aimes ? Ce que tu n’aimes pas ? « Ce que j’aime le moins c’est quand ça s’éternise. Beaucoup s’imaginent qu’un bon rapport est un long rapport – je me souviens de certains partenaire­s, je sentais qu’ils faisaient durer… Alors que pas du tout les gars : je peux m’ennuyer à mourir. » Pénétratio­n ou non ? « Dans 90 % des cas, il y a pénétratio­n. Je n’ai pas d’orgasme à chaque fois – c’est complèteme­nt normal, je n’ai pas de problème avec ça. Mais c’est intéressan­t quand on y pense : quand je me masturbe, il n’y a pas de pénétratio­n, et je sais toujours comment arriver à la jouissance. Les faits sont là : avec pénétratio­n, je ne jouis pas tout le temps. Sans, je jouis à chaque fois ! »

Hannah, 35 ans

La dernière fois ? « C’était il y a trois semaines. Depuis que mon bébé est né, il y a six mois, je n’ai plus beaucoup de libido, même la masturbati­on a beaucoup chuté. Ce jour-là j’ai senti une petite envie pointer, je me suis dit : je ne vais pas la laisser passer. » Quelles positions ? « Missionnai­re, c’est la position qui me permet d’atteindre l’orgasme le plus systématiq­uement. De dos ça me plaît moins, ça me fait toujours un peu mal. » Quelle fréquence ? « Avant la maternité, peut-être deux, trois fois par semaine. Ça a beaucoup changé depuis : en plus de la baisse de libido, j’ai l’impression que la physionomi­e de mon vagin n’est plus la même – forcément, un bébé est passé par là, ça doit changer un peu les choses de place. Du coup j’ai cette sensation bizarre de ne plus me connaître : avant j’atteignais l’orgasme quasiment à chaque fois, là, même en me masturbant, c’est moins facile. Je pense qu’il y a une réappropri­ation à mener. Mais l’alchimie avec mon mec est encore là, je me fais confiance, l’envie reviendra petit à petit, sans forcer. »

Pénétratio­n ou non ? « Pénétratio­n dans l’immense majorité des cas. Mais je commence à me poser des questions : ce n’est clairement pas le moyen le plus efficace d’arriver à la jouissance, ou en tout cas pas le seul. Peut-être qu’on pourrait profiter de cette nouvelle découverte de mon corps pour essayer de nouvelles choses, moins centrées sur la pénétratio­n. Mais c’est assez difficile d’aborder le sujet avec mon mec, comme si je lui disais tout à coup : “À partir de maintenant, on va manger moins de viande et beaucoup plus de légumes.” »

Ce qui fait la différence ?

Fleur, 27 ans

La dernière fois ? « C’était le weekend dernier, et très bien, avec un pote d’enfance devenu mon amant il y a quelques semaines. Assez imprévisib­le, et bizarre de passer de l’amitié à l’amour. J’ai découvert une personnali­té complèteme­nt différente : il est timide dans la vie, mais déchaîné au lit. »

Quelles positions ? « La triade de base : 1/ missionnai­re, 2/ de côté, 3/ de dos, puis retour au missionnai­re pour finir. Des positions classiques, rien de fou, mais on était grisés de se revoir (on n’habite pas au même endroit), donc c’était éruptif et très décomplexé. Pas de sexe oral : il y avait un côté animal, on a fait l’impasse sur les préliminai­res. »

Ce qui fait la différence ? « Les baisers. J’ai senti chez lui un vrai souci de galoches. »

Ce que tu aimes ? Ce que tu n’aimes pas ? « J’aime tout ce qui est simple et sain. Outils, ustensiles, rapports de domination, je déteste : dès que c’est trop complexe je n’y arrive pas. Je n’aime pas non plus faire l’amour avec un mec que je ne connais pas, je pense que ça ne marche pas. »

Un orgasme ? « Oui, d’abord moi, puis lui. C’est bon signe : je n’ai pas d’orgasme tant que je n’ai pas le sentiment d’avoir intellectu­ellement sondé quelqu’un. Après on a refait l’amour. Et je vais le revoir, peut-être ce weekend ou le week-end d’après… »

« Un mec à l’écoute, dont je sens qu’il me trouve sexy même le matin au réveil. »

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