L’interview RIP de… Elsa Schiaparelli

Échange de textos depuis les cieux avec l’une des plus grandes créatrices de mode haute couture.

Elsa naît à Rome en 1890. Plus tard, elle déménage à Londres où elle rencontre son mari, le comte Wilhelm. Installés aux US, Wilhelm la trompe à tire-larigot et la quitte pour une danseuse. Elsa plie bagages, direction Paris ! Là, elle farfouille dans les brocantes, revend ses trouvailles et se découvre une passion pour la mode. En 1927, elle crée des sweats aux motifs africains et des pulls avec des noeuds en trompe-l’oeil, que Vogue qualifie illico de « chefs-d’oeuvre ». Elle s’installe rapidement place Vendôme, collabore avec Salvador Dalí, Jean Cocteau, Alberto Giacometti et ne s’impose aucune limite. Elle détourne la fermeture Éclair comme ornement, rembourre les épaulettes, imagine la jupe-culotte et utilise des couleurs qui claquent comme le « rose shocking ». Ses défilés sont spectaculaires et ses créations scandaleuses. Pourtant, la nouvelle maison de couture Dior l’éclipse et sa popularité s’étiole. En 1954, dans la mouise financière, elle est contrainte de fermer sa maison place Vendôme. Elle meurt dans son sommeil, en 1973.

Buongiorno Elsa !

Ciao bella.

Alors, quoi de neuf au paradis ?

C’est le rush, la Fashion Week approche à grands pas.

Ah bon ? Vous aussi, vous faites des défilés ?

Ben oui. Vous pensiez qu’on se baladait à poil avec une auréole au-dessus du crâne ? Un peu de style, enfin !

Alors, quelle est la tendance là-haut ?

Parce que chez nous, c’est Crocs compensées aux pieds et crop top pour homme.

Nom de Dieu ! Scusi, ça m’a échappé. Il n’est pas fan qu’on jure à tout bout de champ. Mais là, le coup des Crocs, c’est chaud…

Nous, en ce moment, on revisite la toge. Un bon basique. Et pratique de surcroît.

Sinon, Dieu est très « bob » en ce moment. Imprimé léopard, tie and dye, à carreaux… J’ai eu une grosse collection à gérer. Faut dire que le soleil cogne fort.

Ha ha, trop thug !

Et côté défilés, ça se passe comment ?

C’est la guerre des ego. Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent se tirent la bourre. Christian Dior et Gabrielle Chanel se piquent les clients. Je vous raconte pas le souk.

Celui qui nous étonne, c’est Gianni Versace. Il a tout plaqué et il a ouvert un bar : le Versace Club. Vous pouvez y croiser Dieu tous les samedis soir (et moi aussi d’ailleurs).

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais votre maison de couture place Vendôme a été rouverte.

Vous en pensez quoi ?

Alors là « clap clap clap », chapeau au créateur Marco Zanini ! Ses créations sont canon ! Ce serait sympa de me faire parvenir une invitation pour le prochain défilé. Je passerai en coup de vent.

Ha ha, Marco, si tu nous lis… Zaza attend son carton d’invit.

Chiche, vous nous racontez votre vie en émojis ?

Merci Elsa pour ce petit point fashion.

Pssst, cette année, la Fashion Week se tiendra du 27 septembre au 5 octobre. Et si vous souhaitez en apprendre plus sur moi, je vous conseille Le Petit livre de Schiaparelli, aux éditions Eyrolles.