COSMO SCOOPS
« LES PASSAGERS DE LA NUIT » de Mikhaël Hers. 1984, Elisabeth, plaquée par son mari, est obligée de trouver un job. Elle devient standardiste dans une émission radio de nuit, tout en gérant son fils et sa fille qui entrent dans la vie adulte… Ce film sensible opère par petites touches pour mettre du romanesque dans un quotidien ordinaire : on est touchés par le rapport émouvant de la mère (lumineuse Charlotte Gainsbourg) à ses enfants, l’analyse en délicatesse du temps qui passe. Un cinéma qui rend la vie d’aujourd’hui plus douce. Le 4 mai.
« NITRAM » de Justin Kurzel. En Australie, au milieu des années 1990, Nitram traîne sa vie pleine de frustration entre petits boulots chez les voisins et disputes avec ses parents. Quand il rencontre une vieille fille, riche héritière excentrique, qui lui passe tous ses caprices, il se dit qu’il va enfin pouvoir être heureux… Caleb Landry Jones donne toute son ambivalence à un jeune homme dont le parcours a endeuillé l’histoire de son pays. Un prix d’interprétation au Festival de Cannes amplement mérité. Le 11 mai.
« ON SOURIT POUR LA PHOTO » de François Uzan. Lorsque son épouse lui annonce qu’elle veut le quitter, Thierry lui propose de refaire « Grèce 98 », leurs meilleures vacances en famille. Une façon de passer une dernière semaine avec leurs enfants avant de leur annoncer la séparation, mais surtout une tentative désespérée de reconquérir sa femme. Prix spécial du jury au dernier festival de l’Alpe d’Huez, cette comédie réussit à faire rire grâce à des dialogues enlevés et au duo formé par Pascale Arbillot et Jacques Gamblin. Le 18 mai. M.H.
« PLATONIQUE ». Sur un coup de tête, Yann et Elsa (photo) décident de quitter leurs conjoints respectifs et de s’installer en colocation. Mais le fait d’être bons copains ne facilite pas forcément la vie en commun, et la promiscuité peut être source de malentendus… Cette sitcom, bien dans l’air du temps, explore avec drôlerie et tendresse les frontières mouvantes entre l’amour et l’amitié, tout en pointant la difficulté à tourner la page et à s’investir, avec les obligations de la garde partagée, dans une nouvelle histoire. Ça parle cash, les situations sont crues, et pourtant il y a du romantisme dans tout ça. À partir du 5 mai sur OCS Max.
« BRIGADE MOBILE ». Alors qu’elle pense être promue, la gendarmette Audrey Langlois se retrouve affiliée à une mission de proximité : intégrer la première brigade mobile destinée à aller au contact des villageois des montagnes d’Auvergne, sous le commandement d’une adjudante cheffe pantouflarde. On se délecte du tandem aussi mal assorti qu’explosif entre une policière décidée à découvrir l’identité d’un possible serial killer et sa supérieure en convalescence d’un traumatisme qui ne supporte plus le stress. Il faut les voir se lancer à la poursuite du tueur dans leur camping-car et utiliser le Tinder local pour servir d’appât ! Hilarant. À partir du 9 mai sur arte.tv. M.H.
AU RÉVEIL. Elle nous avait bousculés avec un premier album ambitieux et inclassable. Canine, l’un des projets les plus envoûtants de la scène française, revient avec un deuxième album tout aussi magique, Source (Polydor). Dans ce journal intime sur fond de pop orchestrale et de rythmes électro, la chanteuse audacieuse parle de renaissance et de résilience. Et ça coule de source !
DANS LE BAIN. Elle tient son prénom du titre Marcia Baïla des Rita Mitsouko, et son patronyme de son père, Arthur H, et de son grandpère, Jacques Higelin. Singulière, Marcia Higelin s’affranchit de ce lourd héritage avec un premier EP novateur, qui tient du jazz vocal, du blues, du fado et du R’n’B. Un mélange surprenant qui colle bien à sa voix unique, et à ce premier opus qui raconte une rupture sentimentale. Prince de plomb (Blue Line).
AU LIT. « Je viens d’une longue lignée d’ivrognes, trouble-fêtes, gâcheurs de fêtes » chante-t-il de sa voix sépulcrale sur son premier single, Que dalle tout. Le chanteur breton Bertrand Belin, pas vraiment réputé pour ses facéties, se fait pince-sans-rire sur ce septième album, Tambour Vision (Cinq 7), qui fait diablement penser à du Bashung pop. Une réussite. F.T.