Cosmopolitan (France)

Cancer du sein, le jour de l’annonce

En parler à son entourage ou le garder pour soi, chaque femme fait de son mieux quand elle est confrontée à la maladie.

- PAR MANON PIBOULEAU

Véronique : « Je leur annonce pour qu’ils comprennen­t mon envie et mes besoins. »

Quand le résultat de la biopsie tombe, je tombe aussi. Je suis sportive, je mange sain et je ne bois pas… À mes yeux, ce cancer du sein est incompréhe­nsible. En quittant le cabinet du médecin, je toque d’abord à la porte de ma voisine et je fonds en larmes. Elle me console, elle m’écoute mais avec son nouveau-né, difficile de lui en demander plus. Ma mère, quant à elle, se mure dans le déni. Elle attend que je termine de parler pour retourner à son jardinage et n’évoquera jamais mon cancer. C’est au travail que je trouve du soutien. Autour d’un café avec Cédric et Valérie, mes collègues et amis, je me confie : « J’ai un cancer, mon premier rendez-vous chez l’oncologue approche et je suis perdue. » Pour eux, c’est très clair : ils m’accompagne­ront. Et je ne les en remerciera­i jamais assez ! Sous le coup de la sidération, mon cerveau déconnecte et je n’enregistre plus aucun propos du spécialist­e. En sortant, ils reprennent chaque point et soulignent le positif. Après mon arrêt maladie et deux opérations, je suis de retour au travail. Je fais une annonce rapide pour que l’on comprenne mon envie et mes besoins : je serai fatiguée, j’aurai des problèmes de concentrat­ion mais je demande à mes collègues de se comporter normalemen­t. Pour certains, c’est un soulagemen­t. Ma prise de parole a dédramatis­é la situation. Ils étaient au courant mais ne savaient pas comment en parler. Il y en a d’autres qui ont pris peur. Comme si le cancer pouvait se transmettr­e ! Cette maladie a fait du ménage autour de moi et désormais, toutes mes relations sont solides et sincères. Et aujourd’hui ? J’ai créé une marque de vêtements post-cancer du sein, Les minettes en goguette. Robes, tee-shirts, maillots de bain… Je veux que les femmes se sentent à l’aise et reprennent confiance. Les matières sont douces pour la peau, pour les cicatrices, et les tissus ne contiennen­t aucun composant toxique.

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