Cosmopolitan (France)

Sandrine Gruda

- Par Sophie Hénaff

Vingt ans de carrière, 35 titres au compteur, des médailles comme s’il en pleuvait : la capitaine de l’équipe de France de basket est une joueuse hors du commun.

D’où viens-tu ?

«Je suis née et j’ai grandi en Martinique, où j’ai commencé le basket mais aussi l’athlétisme. J’étais plutôt douée pour les deux, j’ai un peu hésité… Bon, je ne regrette pas mon choix!»

Quand as-tu su que le basket serait ta grande histoire ?

«À 13 ans. Si je voulais entrer en sport-étude, il fallait que je quitte mon île, ma famille et mes repères pour partir en métropole. Cette France-là, je ne la connaissai­s pas, c’est un sacré saut dans le vide à cet âge. Mais par amour du basket, je me suis sentie prête.»

Qu’est-ce que ce sport t’a apporté ?

« Tout. J’étais une enfant blessée, j’ai grandi sans ma mère. Toute jeune, j’étais déjà très grande, on me pointait du doigt (Sandrine

mesure 1,93 m, ndlr). Et soudain, grâce au basket, ça prenait un sens, ça devenait un atout. En fait, ma passion pour ce sport a comblé mes manques, j’y ai trouvé un équilibre social, émotionnel et psychologi­que. »

À quoi ressemble ton quotidien ?

«Je me lève à 5 heures et, jusqu’à 8h30, je travaille sur mes autres activités: asso, reconversi­on, médias… De 10 heures à 12 heures, entraîneme­nt. Ensuite, déjeuner et sieste. Encore entraîneme­nt de 16h30 à 18h30, puis dîner et coucher vers 21h30-22 heures.»

Après avoir joué en Russie, aux États-Unis, en Italie et en Turquie, tu fais partie du club mythique de l’ASVEL. Alors, il est sympa Tony Parker ?

«Oui! Et surtout, il a réussi à créer le seul club de basket en France avec à la fois une équipe masculine et une équipe féminine!»

Tu travailles déjà sur l’après ?

«Je suis en plein dedans. Coaching en performanc­e, stage de développem­ent personnel pour les jeunes en Martinique… Je ne peux pas encore trop en parler, mais tout ça sera bientôt sur mon site, sandrinegr­uda.fr.»

Tu vas bientôt boucler vingt ans de carrière, ce sont tes derniers Jeux et ils sont en France. Alors : surmotivée, sereine, blasée ?

«C’est pour les JO que j’ai décidé de rempiler une année en équipe de France. Une médaille à la maison, ce serait la cerise sur le gâteau. Les Jeux, c’est le rêve de tout athlète. J’échangerai­s tous mes titres contre l’or olympique. Non, attends, l’or de la Coupe d’Europe, je le garde aussi.»

L’or alors, vraiment ?

«Pourquoi pas? Les favorites sont les Américaine­s bien sûr, mais la France fait partie du top 3. J’ai confiance.»

Je fais la sieste deux heures par jour ! Et pas seulement pour assurer les entraîneme­nts, en vacances aussi.

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