RENCONTRE AVEC VIRGINIA MARKUS, FONDATRICE DE L’ASSOCIATION CO&XISTER

Autrice et militante animaliste, Virginia vient de sortir un livre engagé sur les animaux et dirige un « sanctuaire » en Suisse. Là-bas, vaches, cochons ou lapins réchappés de l’abattoir se voient offrir une nouvelle vie, plus heureuse et épanouissante. Pouvez-vous nous parler de votre association ? Chez Co&xister, on accueille de façon permanente une quarantaine d’animaux qui auraient dû partir à la boucherie. En parallèle, j’aide à placer plusieurs centaines d’animaux dans des familles d’adoption. J’accompagne aussi les professionnels de l’élevage qui souhaitent se reconvertir en sortant de l’exploitation animale. Les gens sont-ils plus sensibles qu’avant à la cause animale ? Le bien-être animal devient une préoccupation sociétale, grâce au travail des associations qui montrent ce qu’il se passe dans les abattoirs, et aux sanctuaires qui ouvrent leurs portes au public. Lorsque des visiteurs rencontrent une vache ou une chèvre, la magie opère. Ils réalisent que ce sont des individus et pas des ingrédients. Ils repartent transformées car ils ont tissé un lien avec un animal. C’est profondément touchant !

Qu’avez-vous appris au contact des animaux ? Quand on regarde comment fonctionne une famille de cochons, on se rend compte qu’il y a énormément de similitudes avec nous, ne serait-ce qu’en termes d’éducation ! Une truie va par exemple s’adapter à la personnalité de chacun de ses petits pour les élever. On apprend beaucoup l’humilité au contact des animaux.

Selon vous, pourquoi est-il important que les animaux soient traités sur un pied d’égalité avec les humains ?

Notre civilisation classifie les animaux selon l’utilisation que l’on en fait. Quand on apprend à les connaître pour ce qu’ils sont plutôt que pour ce qu’on peut exploiter chez eux, caresser l’un et faire tuer l’autre n’a plus aucun sens moral. Dès lors, ils deviennent nos colocataires, et non plus des biens de consommation. Ce que murmurent les animaux,

de V. Markus, éd. Bayard, 14 €. asso-coexister.ch