COMMENT JE SUIS DEVENUE CHEFFE
«J’ai changé de boîte. Je bossais dans une PME d’agroalimentaire, ils m’avaient embauchée juste après mes études, et je savais que cette image était trop gravée pour qu’ils me prennent au sérieux et me passent cheffe de produit. Alors j’ai fait de la veille sur les entreprises concurrentes, j’ai bossé mon LinkedIn et, quand j’ai vu une annonce, j’ai postulé. Depuis, je change de boîte tous les trois/quatre ans: c’est la meilleure façon de prendre du grade et d’obtenir de vraies augmentations. La loyauté aujourd’hui, ça ne paye pas: au mieux on te laisse végéter en t’augmentant de 2 % par an, au pire on te licencie sans état d’âme au bout de dix ans, et là, c’est compliqué de se relancer.» Fanny, 39 ans
«C’était sans doute par naïveté ou par enthousiasme, mais dès mon premier entretien annuel – je travaille dans les assurances – à la question des objectifs de carrière, j’ai annoncé que je voulais devenir manager. Cash. À chaque occasion, je le répétais. Dès qu’une offre se présentait sur l’Intranet, je l’étudiais, voire je répondais. Bientôt, c’est devenu une évidence pour tous que j’étais positionnée et je pense qu’à chaque opportunité qui se présentait, mon image clignotait dans la tête des managers. À la minute où j’ai cessé d’être classée trop junior, j’ai pris la responsabilité d’un pôle souscription.» Agnès, 29 ans
«J’ai débuté comme stagiaire à la communication interne d’un grand groupe à la Défense. À la fin du stage, j’ai été embauchée comme chargée de com et j’ai déclaré au RH que j’acceptais d’être mobile, ce qui est rare chez les jeunes qui démarrent, surtout dans un siège à Paris. Quand un poste de responsable s’est libéré à Niort, on me l’a proposé et en trois ans à peine, j’ai tout appris: j’étais en lien direct avec la direction, je faisais de l’externe, de l’interne, de l’événementiel, de la presse… Ensuite, Avignon s’est libéré, puis Lyon et, enfin, Bordeaux. À chaque déménagement, j’ai pris du galon, aujourd’hui je dirige une équipe de dix personnes réparties dans tout le Sud-Ouest.» Camille, 36 ans