Denis Brogniart
« ON A TOUS UNE CAPACITÉ À DEVENIR EXTRAORDINAIRE »
DERRIÈRE L’HOMME DE TÉLÉVISION SE CACHE UN VOYAGEUR, CURIEUX, PASSIONNÉ, AUSSI SENSIBLE AUX GENS AUX VIES ORDINAIRES QU’EXTRAORDINAIRES. DE KOH-LANTA, À SON DERNIER LIVRE, IL NOUS RACONTE UN PEU DE CE QUI FAIT VIBRER CET AMOUREUX DE L’AVENTURE… DE LA VIE !
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Quoi que je fasse je suis un homme de défi ! Depuis des années j’avais envie de me lancer dans l’écriture d’un livre, mais je voulais avoir l’intime conviction de pouvoir aller au bout. J’avais rencontré le soldat Stanislas cinq ans auparavant, et son histoire ajoutée au confinement de l’année dernière, m’ont donné le coup de pouce qu’il me manquait.
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Ce qui m’a fasciné ce sont les hauts très hauts d’un soldat au courage exceptionnel, et les bas très bas de son existence, comme cette nuit où il a failli tuer sa femme. C’est-à-dire la courbe sinusoïdale de sa vie. Je suis toujours frappé par l’idée qu’on puisse être un personnage d’exception d’un côté et quelqu’un de très peu recommandable de l’autre. Je voulais comprendre à quel point sa vie militaire a influencé sa vie personnelle. C’est ce que j’ai essayé de décrire, en montrant que la blessure psychique est une véritable blessure, même si elle ne se voit pas au premier regard.
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C’est tellement intéressant de voir et de rencontrer des gens ordinaires qui ont un destin extraordinaire. Dans mon podcast, je passe de Matthieu Tordeur qui traverse seul l’Antarctique, à Fabrice André, cancérologue, devenu un des plus grands spécialistes au monde. J’aime ces gens qui ont embrassé un destin qui fait d’eux des êtres à part. Je pense qu’on a tous en nous, une capacité à devenir extraordinaire, et j’essaye de comprendre pourquoi, certains d’entre nous sont capables de passer à l’action et de transformer leur talent en une vie d’exploit, qui dépasse leur petite personne.
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C’est l’histoire de ma vie ! Je ne suis jamais blasé. Je peux aller trois fois dans un endroit que je trouve beau, avec toujours le même plaisir. D’ailleurs mes enfants me le font remarquer ! J’avoue que je suis à un niveau d’émerveillement permanent. Je pense que pour être heureux dans la vie, il faut tout faire pour garder ce côté gamin aux yeux qui brillent. On a souvent des raisons d’être triste, déçu, révolté, et ces bons moments permettent de faire le plein d’ondes positives, pour mieux affronter la vie.
J’avais surtout envie de vivre de ma passion, le sport. Ayant la lucidité de ne pas avoir les compétences physiques d’un sportif de haut niveau, je voulais trouver un moyen d’être en contact avec ces athlètes, d’où l’idée d’être journaliste de sports. Je me souviens de mon grand-père qui avait dit en voyant que j’avais les pieds plats : «s’il y en a un dont on est certain qu’il n’ira pas aux jeux olympiques c’est bien Denis !». Sauf que je suis le seul de ma famille à y avoir été, pas comme athlète mais comme journaliste. Avoir marché sur la pelouse de la finale de 1998, présenté la coupe du monde de foot en 2018, rencontré Carl Lewis, mon idole, voilà ce qui m’a motivé...
Koh-Lanta m’a permis d’assouvir ma passion du voyage, de découvrir des endroits exceptionnels, loin des canaux touristiques, de rencontrer des gens qui vivent différemment de nous, de ressentir des atmosphères… Je dis toujours que Koh-Lanta c’est du voyage, du dépassement de soi, de la compétition, de la survie et de la gestion humaine. Si l’on devait mettre bout-à-bout tout ce qui me constitue et qui fait que je suis heureux, il y aurait tous ces éléments-là.
Avec mes parents, adeptes de camping, j’ai eu la chance de découvrir la France, l’un des plus beaux pays du monde, avec ses côtes, ses montagnes, son désert, ses forêts... Il y a tellement d’endroits merveilleux que j’adore. À 18 ans je rêvais de prendre l’avion pour le bout du monde. Plus tard en famille avec mes enfants nous avons traversé le Canada, les ÉtatsUnis, la Grèce, le Mexique, façon road trip, en essayant d’allier un peu d’aventures roots, à parfois plus de confort. Sur les tournages, j’aime partir seul à pied ou à vélo, pour me retrouver dans des endroits vierges de tout, avec une population locale qui n’est pas habituée à accueillir des touristes. Ce sont des moments extrêmement privilégiés qui me permettent de me ressourcer.
Découverte, rencontre, silence, partage… Au bord de la mer… En montagne. Sur un petit îlot perdu ou dans une grande mégalopole…