BURN-OUT, ET APRÈS ?
“Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est marqué par l’absence quasi-totale d’énergie, liton sur le site Internet d’Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne et psychothérapeute, interrogée dans le cadre de ce dossier. C’est un véritable phénomène de société, relayé de manière quasi quotidienne dans la presse.” Ce syndrome ne doit pas être confondu avec une dépression, et ne doit pas être traité comme telle. Il survient à la suite d’un surmenage professionnel, lorsqu’une personne a placé le travail au centre de sa vie jusqu’à épuisement, faisant fi de la sphère personnelle et de sa santé. “Cela n’arrive pas aux paresseux”, comme le rappelle la psychologue. Néanmoins, le salarié concerné est loin d’être seul en cause : s’il n’a pas su dire stop à la surcharge de travail qu’il avait à traiter, c’est aussi parce que la pression environnante et ses supérieurs ont toujours exigé de lui plus que ce qu’il pouvait donner, sans reconnaître son travail ni s’attarder sur les signaux d’alerte qui étaient lancés. Mais une fois que la crise a lieu, ce fameux jour où il est impossible de se lever, où les pieds refusent d’avancer, que faire ? Prendre du repos, certes, mais pas seulement. Car le risque de rechute est grand si la pression ne retombe pas et s’il n’y a pas de réflexion sur ce qui vient de se passer, du point de vue du collaborateur comme de celui de l’entreprise. Les personnes qui se remettent d’un burn-out n’en sortent jamais indemnes. Si pour la grande majorité, le retour se fait dans la même entreprise, il n’empêche que leur rapport au travail a désormais changé. Mais ce n’est pas forcément pour le pire : plus en mesure de prendre soin d’eux-mêmes et de leur santé, les salariés qui se sont relevés d’un burn-out seront souvent plus fiables et parfois plus efficaces sans s’épuiser au travail. Ils sauront désormais mieux doser leurs efforts tout en restant efficaces, même si l’implication pour le travail ne sera plus jamais la même qu’auparavant.