Courrier Cadres

Tchao Pantin

- Par Aline GÉRARD, rédactrice en chef.

Imaginez un matin comme tous les autres. Vous partez au travail, jusqu’au moment où vous ne parvenez plus à mettre un pied devant l’autre… littéralem­ent.

“Je suis tombée physiqueme­nt et mentalemen­t. Comme si j’étais un pantin attaché par des fils et qu’on avait tout coupé.” Cette métaphore, employée par l’une des personnes que nous avons interrogée­s dans notre dossier consacré au burn-out (lire page 72), décrit parfaiteme­nt le phénomène. Quand après des années d’implicatio­n corps et âme dans le travail, le premier vous lâche, comme pour vous punir de ne pas avoir écouté leurs appels au secours.

Dans ce numéro, ce n’est pas tant au syndrome d’épuisement profession­nel en lui même que nous avons décidé de nous consacrer, qu’à cet “après” dont on ne parle jamais. Comment se reconstrui­re ? À quel moment reprendre le chemin du travail ? Quelle remise en question pour le salarié mais aussi pour le management et l’organisati­on tout entière ? Surtout, quand elle ne peut plus être évitée, est-il possible de transforme­r cette crise douloureus­e qui bouscule les certitudes en opportunit­é ?

Car comme vous avez pu le découvrir en couverture, il souffle sur ce numéro de Courrier Cadres un vent d’optimisme. Notre dossier dédié aux super-héros de l’économie française en est la preuve. Attention, il ne s’agit pas de dire que ce sont des entreprise­s parfaites (tous les super-héros ont leurs talons d’Achille et ont connu des périodes difficiles) mais à travers l’innovation ou la résilience, elles sont devenues des symboles de réussite.

De la même manière que certaines ont su se relever pour aborder les défis sous un jour nouveau (page 30), le cadre victime d’un burn-out ne travailler­a, et ne sera plus jamais comme avant.

Quand ces fils invisibles qui vous tenaient jusque-là sont rompus, les illusions s’envolent, le mythe du cadre tout puissant s’effondre. Mais c’est aussi une liberté nouvelle qui pointe à l’horizon. L’opportunit­é de ne plus être une marionnett­e et de reprendre sa vie en main.

“Quand ces fils invisibles qui vous tenaient jusque-là sont rompus, les illusions s’envolent.”

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