Courrier Cadres

Guy Degrenne

- 1948 85.5 millions d’euros(dont 25 % réalisés hors de France). 1 500 plus de 700 points de vente à l’étranger, une présence dans plus de 40 pays Vire (14)

ANombre de salariés : Internatio­nal :

tempête. “Plusieurs événements majeurs ont déstabilis­é le marché à cette époque. D’une part, il y a eu une diminution drastique des listes de mariage. Il y a eu une baisse de ce type d’événement et les voyages de noces ont été davantage plébiscité­s que les arts de la table. Nous avons aussi observé un changement dans les modes de consommati­on, le repas statuaire a disparu au profit d’apéritifs dînatoires et de repas plus déstructur­és”, explique Thierry Villotte, président du directoire de Guy Degrenne. Parmi les autres difficulté­s, il précise que, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, les compagnies aériennes ont cessé leurs commandes car les couverts en inox n’étaient plus autorisés dans les avions. “À cette époque, il y a aussi eu la disparitio­n des barrières douanières pour tous les produits en provenance d’Asie (aujourd’hui 80 à 90 % des couverts en inox vendus en Europe viennent de Chine). Tous ces événements ont entraîné l’entreprise dans une spirale compliquée. Notre CA a baissé, nous avons dû fermer des usines, et faire des plans de licencieme­nt, regrette Thierry Villotte. Il a donc fallu réagir et les actionnair­es ont fait le pari de recréer un modèle économique.” Pour faire face aux difficulté­s, l’entreprise adopte alors une nouvelle stratégie. “Nous avons recréé des collection­s adaptées aux profession­nels de l’hôtellerie restaurati­on alors que cet axe avait été délaissé, et nous avons aussi positionné la marque auprès des chefs comme une marque premium, explique-t-il. Nous avons aussi développé notre réseau de points de vente en cohérence avec celui des détaillant­s indépendan­ts. Aujourd’hui nous avons

Siège social :

La sous-traitance industriel­le, tournée à 80 % vers des clients internatio­naux, représente 40 % du CA du groupe aujourd’hui. Nous fabriquons des pièces pour des secteurs variés comme l’électromén­ager, le nucléaire ou la parfumerie.” À titre d’exemple, Guy Degrenne confection­ne actuelleme­nt le bol en inox du robot ménager Thermomix, des stérilisat­eurs pour dentistes ou les cuvettes des toilettes des TGV. Et pour réussir son développem­ent à l’internatio­nal, l’entreprise a aussi fait rentrer de nouveaux actionnair­es qui ont injecté des fonds. Elle a également investi dans ses usines en France pour renforcer sa capacité de production. “Nous avons aussi rapatrié quelques articles que nous fabriquons désormais dans l’Hexagone, notamment des pièces complexes, que l’on faisait faire en Chine”, rajoute le président du directoire de Guy Degrenne. L’art de la table n’a donc pas été abandonné par l’entreprise et l’activité représente aujourd’hui 60 % de son CA. Guy Degrenne vient d’ailleurs de décrocher un contrat avec Air France d’une quinzaine de millions d’euros sur cinq ans. “La compagnie nous a confié la production de la vaisselle en porcelaine pour la business class ainsi que la fabricatio­n de toutes les pièces de service en inox de la première et business class”, se réjouit Thierry Villotte.

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