Guy Degrenne
ANombre de salariés : International :
tempête. “Plusieurs événements majeurs ont déstabilisé le marché à cette époque. D’une part, il y a eu une diminution drastique des listes de mariage. Il y a eu une baisse de ce type d’événement et les voyages de noces ont été davantage plébiscités que les arts de la table. Nous avons aussi observé un changement dans les modes de consommation, le repas statuaire a disparu au profit d’apéritifs dînatoires et de repas plus déstructurés”, explique Thierry Villotte, président du directoire de Guy Degrenne. Parmi les autres difficultés, il précise que, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, les compagnies aériennes ont cessé leurs commandes car les couverts en inox n’étaient plus autorisés dans les avions. “À cette époque, il y a aussi eu la disparition des barrières douanières pour tous les produits en provenance d’Asie (aujourd’hui 80 à 90 % des couverts en inox vendus en Europe viennent de Chine). Tous ces événements ont entraîné l’entreprise dans une spirale compliquée. Notre CA a baissé, nous avons dû fermer des usines, et faire des plans de licenciement, regrette Thierry Villotte. Il a donc fallu réagir et les actionnaires ont fait le pari de recréer un modèle économique.” Pour faire face aux difficultés, l’entreprise adopte alors une nouvelle stratégie. “Nous avons recréé des collections adaptées aux professionnels de l’hôtellerie restauration alors que cet axe avait été délaissé, et nous avons aussi positionné la marque auprès des chefs comme une marque premium, explique-t-il. Nous avons aussi développé notre réseau de points de vente en cohérence avec celui des détaillants indépendants. Aujourd’hui nous avons
Siège social :
La sous-traitance industrielle, tournée à 80 % vers des clients internationaux, représente 40 % du CA du groupe aujourd’hui. Nous fabriquons des pièces pour des secteurs variés comme l’électroménager, le nucléaire ou la parfumerie.” À titre d’exemple, Guy Degrenne confectionne actuellement le bol en inox du robot ménager Thermomix, des stérilisateurs pour dentistes ou les cuvettes des toilettes des TGV. Et pour réussir son développement à l’international, l’entreprise a aussi fait rentrer de nouveaux actionnaires qui ont injecté des fonds. Elle a également investi dans ses usines en France pour renforcer sa capacité de production. “Nous avons aussi rapatrié quelques articles que nous fabriquons désormais dans l’Hexagone, notamment des pièces complexes, que l’on faisait faire en Chine”, rajoute le président du directoire de Guy Degrenne. L’art de la table n’a donc pas été abandonné par l’entreprise et l’activité représente aujourd’hui 60 % de son CA. Guy Degrenne vient d’ailleurs de décrocher un contrat avec Air France d’une quinzaine de millions d’euros sur cinq ans. “La compagnie nous a confié la production de la vaisselle en porcelaine pour la business class ainsi que la fabrication de toutes les pièces de service en inox de la première et business class”, se réjouit Thierry Villotte.