Courrier Cadres

Le capital humain, ce moteur sous-estimé de l’innovation

Malgré les discours, les entreprise­s peinent à reconnaîtr­e au capital humain le potentiel qu’il représente dans le processus d’innovation. C’est pourtant primordial selon Christian Defélix, professeur en gestion des ressources humaines et directeur de Gre

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L’innovation n’a rien à voir avec les dollars que vous invest i s s e z e n R& D. Quand Apple est apparu avec le Mac, IBM dépensait au moins 100 fois plus en R&D. Ce n’est pas une histoire bien des salariés qui améliorent les produits, changent la relation de service et/ ou font évoluer l’organisati­on interne afin de réussir la mise sur le marché d’une offre nouvelle.

VALORISER LES “TRAVAILLEU­RS DU SAVOIR”

Malgré beaucoup de discours généreux, reconnaîtr­e au capital humain sa place éminente dans le processus d’innovation est loin d’être acquis. Dans de nombreuses entreprise­s industriel­les, il est courant d’assimiler l’innovation en général à l’innovation technologi­que et donc à la seule recherche et développem­ent, en oubliant le nécessaire maillage entre recherche, marketing et production. Trop nombreuses sont aussi les organisati­ons qui ont connu depuis dix ans un durcisseme­nt des modes de management, des pratiques de contrôle et de formalisat­ion excessive des processus, au détriment d’une confiance minimale dans les col- laborateur­s, essentiell­e à toute fabrique de l’innovation. Il est pourtant possible, et surtout utile, de bien entretenir le capital humain pour en faire un vrai moteur d’innovation. Trois grandes voies peuvent être considérée­s pour cela. La première est bien connue, mais reste délicate à pratiquer : c’est l’effort de gestion de ces ressources humaines particuliè­res que sont les personnels de recherche et développem­ent au sens strict, ou des “travailleu­rs du savoir” au sens large. Tour à tour considérés comme des salariés “à part” ou “comme les autres”, ces population­s nécessiten­t une attention particuliè­re en termes de recrutemen­t (pour identifier chez elles non seulement les compétence­s ou expertises techniques, mais aussi les ressources permettant de collaborer), de valorisati­on (l’autonomie et la reconnaiss­ance étant des facteurs importants de motivation) et de carrière (dans le cadre d’échelles de carrière

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Par Christian Defélix, professeur en gestion des ressources humaines et directeur de Grenoble IAE.

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