La contre-offre : piège ou opportunité ?
Vous souhaitez démissionner mais votre employeur vous propose une contre-offre plus alléchante que la société qui vous sollicite. La pratique est de plus en plus répandue au sein des entreprises et se veut destinée à retenir les talents. Faut-il la négoci
Vous désirez quitter votre entreprise et en avez informé votre employeur actuel. Néanmoins, ce dernier a décidé qu’il en serait autrement. Afin de vous retenir et de provoquer en vous au moins une hésitation, il vous a fait une contre-offre, en apparence plus intéressante que celle de votre éventuel futur employeur (salaire plus élevé, intéressement au bénéfice, stock option, etc.). Faut-il vous méfier de cette proposition et dans quelle mesure est-il possible de la négocier ? Par ailleurs, la raison est-elle suffisante pour rester ?
QUE FAUT-IL NÉGOCIER ?
Le fait qu’un employeur essaye de vous retenir est plutôt bon signe. Cela montre qu’il est satisfait de votre travail et que vos compétences sont appréciées au sein de l’entreprise. Si vous souhaitez négocier sa proposition, veillez cependant à ne pas être trop gourmand. “En règle générale, quand il y a une contreoffre, elle est assez ferme et l’em- ployeur annonce une rémunération précise, ce qui rend la marge de négociation assez faible. Généralement, elle est strictement financière ou relève également de la promotion”, explique Bertrand Bigo, directeur associé d’Umanum, cabinet de conseil en recrutement par approche directe. Si le salaire s’annonce difficile à rediscuter, il se peut que votre marge de négociation se trouve ailleurs. Aussi, “la rémunération n’est pas l’unique critère conduisant un salarié à rester dans une entreprise. L’environnement de travail est très important puisqu’il y passera presque plus de temps que chez lui. Il est donc possible de négocier l’ampleur de ses responsabilités, les primes, la mutuelle, les perspectives d’évolution, etc. Parfois, un salarié a besoin d’être rassuré et d’avoir des garanties sur son avenir dans l’entreprise”, souligne Stéphane Glaser, fondateur de Global Mind Search, cabinet de conseil en recrutement en France et en Europe. Il ajoute ensuite : “Il arrive même qu’il puisse y avoir des aménagements comme le fait d’avoir plus de flexibilité dans son travail pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. J’ai déjà eu affaire à ce cas, et cela avait été accepté par l’entreprise qui a gagné en retour sur les performances de son salarié”. Par ailleurs, que ce soit en termes d’épanouissement professionnel, mais aussi vis-à-vis de votre employeur, la question de la rémunération ne doit pas être le seul moteur. “À moins que l’on soit payé en dessous du marché, l’argent ne doit pas être la première source de motivation. Les recruteurs sont là pour jauger la motivation, et s’il ne s’agit que de rémunération le salarié se fera à un moment ou à un autre racheter par le plus offrant”, précise Bertrand Bigo.
FORMALISER L’ACCORD
Dans le cas où la contre-offre faite par votre employeur comblerait toutes vos attentes, veillez à acter ces changements avec lui dès la conclusion de l’accord. “Si les choses ne sont pas écrites noir