“LES REVENDEURS SONT ESSENTIELS pour faire connaître une marque”
Avec 727 Sailbags, Erwann Goullin et ses associés ont misé sur le made in France et le recyclage pour confectionner des produits à base de voile de bateau. Au fur et à mesure, la marque a affiné son business model pour atteindre sa cible de clients.
Initialement créée en 2005 par Jean-Baptiste Roger, le concept de 727 Sailbags prend une autre ampleur lorsque ce dernier s’associe à son
meilleur ami, Erwann Goullin et à Anna Beyou en 2010. “Jean-Baptiste exerçait son activité de façon confidentielle et commençait peu à peu à se faire connaître. On était à une époque où la mode du recyclage, notamment celle des voiles de bateau, mais également celle du made in France se développait. Nous nous sommes donc associés pour donner une structure à la marque et une nouvelle envergure”, indique Erwann Goullin. ADAPTER SON BUSINESS MODEL Pour y arriver, les trois associés ont ajusté leur business model au fur et à mesure de leur activité mais également des habitudes de consommation. “Notre concept, nous l’avions dès le départ et il est resté inchangé. Par contre, en 2010, les mentalités vis-à-vis du recyclage et du made in France n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Les consommateurs n’étaient pas forcément prêts à débourser plus pour de tels produits à l’époque, il fallait donc faire preuve de conviction”, souligne Erwann Goullin. Surtout, il a fallu que l’entreprise adapte son business model. Au départ, 727 Sailbags se voulait une marque 100 % numérique alors que l’Internet marchand en était à ses balbutiements. “Nous sommes des enfants du Web donc cela nous paraissait évident qu’une boutique physique était vouée à disparaître. Nous avions donc lancé un site marchand, mais très vite, nous avons eu des retours de consommateurs qui souhaitaient toucher les produits”, se rappelle Erwann Goullin.
Très vite, les trois associés ont donc passé des partenariats avec des revendeurs pour distribuer leurs sacs, polos et autres chaussures fabriqués en toiles de bateaux recyclées. “Nous nous sommes rapidement rendu compte qu’être présent chez des revendeurs était essentiel pour faire connaître la marque. Aujourd’hui nos produits sont référencés chez 130 partenaires et nous possédons nos propres boutiques à Lorient, Vannes, l’Île de Ré et La Baule”, précise Erwann Goullin. Pour s’assurer de sa viabilité, la marque effectue des
collections capsules et teste ainsi le marché. “Quand on a une idée, on sort une petite centaine de produits que l’on vend lors d’un événement, on affine ensuite notre positionnement produit (design, etc.) mais aussi le prix en fonction des retours clients, détaille Erwann Goullin. Notre objectif est de devenir le Lacoste de la voile.” DES COLLECTIONS CAPSULES POUR TESTER LE MARCHÉ